Aide
jeu réalisée à partir des aides de jeu de Pénombre, de Nadir et
du livre l’Empire d’Émeraude pour la 3e
édition.
Compétence
de connaissance : Théologie
Plan de l'aide de jeu:
-la création du monde
-l'Ordre Céleste
-l'organisation de la religion
-les rites
-la vie, la mort et le reste
-la cohabitation du Tao de Shinsei, du culte des Kamis et du culte des Fortunes
-le culte des Kamis
-le Shintao
-le culte des Fortunes
La
Création du Monde
Les
Origines
Au
commencement, il n'y avait que le Néant, éternel, intemporel. Alors
le Néant prit conscience qu'il était seul et il éprouva la Peur.
Puis, il eut envie de ne plus être seul et éprouva le Désir. La
Peur et le Désir devinrent réels et le Néant comprit qu'il avait
changé la nature même du Rien, qui aurait du demeurer immuable.
Alors, il connut le Regret. Mais le Regret venait trop tard car par
son action, le Néant venait de provoquer la Création.
Au
début, la Création était comme un œuf
dont le blanc et le jaune auraient été mélangés, une sorte de
pâte composite sans réelle signification. Graduellement, le mélange
se fit moins confus et les choses se séparèrent pour former la
Terre et les Cieux.
Au
cœur
des Cieux
qui venaient de naître apparurent les Trois Dieux dont le nom est
tenu secret depuis les origines. Les Trois demeurent mystérieux et
leur pouvoir incompréhensible mais ils décidèrent que pour
façonner l'ensemble de la Création, il leur faudrait la confier à
d'autres êtres. C'est ainsi qu'ils créèrent le premier homme et la
première femme avant de se retirer à jamais.
L'homme
et la femme ouvrirent les yeux et contemplèrent la Création autour
d'eux. Le besoin de la façonner était présent en eux, légué par
les Trois Dieux. Après de nombreuses réflexions et discussions,
l'homme et la femme décidèrent d'une façon de faire. Ils
parcourent alors la création et donnèrent un nom à chaque chose
qu'ils rencontrèrent, à chaque idée qui traversa leurs esprits. Et
lorsqu'ils en eurent terminé, ils se nommèrent enfin eux-mêmes à
leur tour et décidèrent de s'installer dans les Cieux.
L'homme
prit le nom d'Onnotangu et devint le Seigneur Lune. La femme prit le
nom d'Amaterasu et devint la Dame Soleil. Dans leur royaume céleste,
ils s'entourèrent d'autres esprits, certains issus des éléments
eux-mêmes qui constituaient la Création et d'autres d'origine plus
mystérieuse ou exotique. Les esprits des éléments furent nommés
Dragons par le Soleil et la Lune tandis que les autres furent
collectivement désignés comme étant les Fortunes. Puis,
Onnotangu et Amaterasu contemplèrent ce qu'ils venaient d'accomplir.
Ningen-Do,
la Terre des Mortels et les Anciennes Races.
Depuis
les Cieux, Amaterasu et Onnotangu parcouraient sans cesse la Création
et en particulier la Terre, ou naquirent par leur volonté les
montagnes, les océans, le vent et les arbres ainsi que bien d'autres
choses. Certaines des créatures qu'ils nommèrent commencèrent
elles aussi à s'intéresser à ce qui les entourait et bientôt
elles se mirent à penser, puis à parler, à construire.
Les
Anciennes Races sont retombées dans l'oubli mais l'on sait que
plusieurs arpentèrent la Terre, le Ningen-Do, avant les hommes.
D'ailleurs, "ningen" désignant l'humanité, il est évident
que ce monde connut d'autres noms avant que les hommes n'y
apparaissent. La plus puissante des Anciennes Races était celle des
Naga qui bâtit de grandes cités et se livra à de grandes guerres.
Leur puissance éclipsa celle des autres races qui peuplaient
Ningen-Do et ils en vinrent à se considérer comme les maîtres de
la Terre. Mais un jour, le Soleil pâlit et les Naga s'assoupirent
lentement, les uns après les autres, jusqu'à ce que leurs cités
désertées tombent en ruines
Les
Enfants de la Lune et du Soleil
Onnotangu
Seigneur Lune avait de tous temps couru après Amaterasu Dame Soleil.
Un jour, leur jeu s'interrompit lorsqu'il parvint à la rattraper et
que le premier homme put enfin s'unir à la première femme. Leur
union fit pâlir la lumière de Dame Soleil pendant longtemps et les
Naga s'enfoncèrent dans l'éternel sommeil. Lorsque l'éclat
d'Amaterasu reprit sa pleine puissance, elle venait de mettre au
monde les neuf enfants qu'elle avait conçu avait Onnotangu, sept
garçons et deux filles.
-
le premier né était Hida, le plus grand et le plus fort.
-
juste après lui vint la douce Doji dont la beauté n'eut jamais
d'égal
-
Togashi vint en troisième, le regard songeur et bien trop lucide
-
Akodo volontaire et impétueux le suivit
-
les jumeaux Bayushi et Shiba arrivèrent ensuite. Tous deux
partageaient la même intelligence vive mais celle de Bayushi était
emplie d'ironie alors que Shiba était plus sensible.
-
Shinjo fut rapidement reconnue comme la plus vive et la plus
aventureuse des enfants
-
Fu Leng avait hérité des qualités de la plupart de ses frères et
sœurs
-
Hantei le petit dernier était aimé de tous, mais Fu Leng aurait
préféré avoir cet amour.
Onnotangu
et Amaterasu regardèrent leurs enfants mais alors que Dame Soleil
leur souriait avec amour et fierté, le visage de leur père devenait
de plus en plus froid et hostile avec le temps. Dans son coeur,
Onnotangu jalousait sa progéniture et craignait qu'un jour elle ne
décide de se rebeller contre son autorité, car il était clair que
tous les neuf préféraient de beaucoup leur mère et se tenaient à
l'écart de lui.
Alors,
malgré les protestations de Dame Soleil, Seigneur Lune pourchassa
ses enfants encore jeunes à travers le Paradis Céleste dans
l'intention de les dévorer. Amaterasu le suivit et tenta par ses
larmes et sa douce voix de l'amadouer mais rien n'y fit. Elle décida
alors de se montrer plus subtile et sans plus rien ajouter, elle le
suivit avec humilité. En silence, ses larmes tombèrent du Paradis
Céleste et se posèrent sur la terre du Ningen-do ou elles
demeurèrent, oubliées.
Tout
à sa folie et aveuglé par cette soumission apparente, Onnotangu
retrouva ses enfants l'un après l'autre et les dévora. Il dévora
Hida et Akodo qui tentèrent de se dresser face à lui, il dévora
Doji qui voulut l'attendrir ainsi que Shiba et Togashi lorsqu'ils
tentèrent de le raisonner. Il dévora même le rusé Bayushi ainsi
que Fu Leng qui s'était tapi dans un recoin obscur. Mais Onnotangu
ne dévora pas Hantei et mal lui en prit.
En
effet, Amaterasu accompagnait toujours son époux et bien que son
cœur
saigne en le voyant dévorer leurs enfants, elle continua à lui
faire croire qu'elle s'était résignée à lui obéir. A chaque fois
qu'Onnotangu attrapait et avalait un des enfants, Amaterasu lui
offrait une coupe de saké discrètement mêlée d'une goutte de
poison à boire. Onnotangu, sensible à cette attention et assoiffé
après ses sinistres repas, ne se fit pas prier et but tout le saké
que lui offrait sa dame. Finalement, ivre d'alcool et l'esprit
enténébré par le poison, il retrouva Hantei mais ne remarqua pas
qu'Amaterasu venait de le remplacer par un gros rocher. Il avala la
pierre avant de s'endormir, l'esprit embrumé, l'estomac lourd de sa
progéniture et de la pierre.
Durant
le sommeil de Seigneur Lune, Dame Soleil emmena le petit Hantei avec
elle et le cacha. Elle vint souvent le voir en secret et lui apprit
qu'il faudrait qu'une fois adulte il venge ses frères et sœurs.
Hantei grandit ainsi et s'entraîna chaque jour, le cœur
empli d'appréhension à l'idée de devoir retourner affronter son
père. Mais lorsque Onnotangu sortit de son sommeil, Hantei était
prêt et se tenait face à lui l'épée à la main. Leur affrontement
fut le plus terrible de l'histoire de la Création et Onnotangu
faillit vaincre son dernier fils mais lorsque celui-ci entendit les
gémissements de ses frères et sœurs
encore vivants dans l'estomac de leur père, il eut un sursaut de
courage et de son épée il ouvrit le ventre de Seigneur Lune alors
que celui-ci frappait un coup terrible qui causa une brèche entre
les Cieux et la Terre. Le sang de Seigneur Lune ainsi que ses enfants
libérés de ses viscères tombèrent avec Hantei à travers la
brèche entre les mondes. Onnotangu tenta de retenir le dernier de
ses enfants à tomber, Fu Leng, mais Hantei lui trancha la main et
celle-ci tomba avec son frère à la suite des autres enfants.
Le
sang de Seigneur Lune quant à lui devint une pluie qui se mélangea
avec les larmes qu'avait autrefois versée Amaterasu lorsque son
époux avait dévoré leur progéniture. Des larmes du Soleil et du
sang de la Lune mêlés naquirent des multitudes d'hommes et de
femmes qui commencèrent à se rassembler et à s'interroger sur le
monde. Cette humanité primitive vit un soir neuf étoiles tomber du
ciel nocturne. Huit d’entre
elles se posèrent ensemble près d'un grand océan tandis que la
neuvième allait s'écraser à l'écart. Les neuf enfants de la Lune
et du Soleil venaient d'arriver sur la terre.
La
naissance de l'Empire
Lorsqu'ils
arrivèrent sur le Ningen-Do, la terre des humains, les enfants de la
Lune et du Soleil étaient des adultes dont les origines divines
apparaissaient évidentes. A l'exception de Fu Leng qui avait chu à
l'écart et dont on ne savait ou il pouvait être, les autres étaient
arrivés ensemble près d'une petite colline basse et leur présence
effrayait les tribus humaines primitives attirées là par la chute
des étoiles. Après un long conciliabule, les Enfants comprirent que
leur nature divine avait en partie disparue et qu'ils étaient
devenus un peu comme ces humains primitifs, eux aussi issus de la
Lune et du Soleil bien qu'ils n'aient été ni désirés, ni
attendus. Les Huit décidèrent alors qu'il leur faudrait guider la
jeune humanité inattendue des Cieux et lui enseigner les voies
célestes afin qu'elle ne cause pas de catastrophes en demeurant
seule dans l'ignorance. Mais avant cela, il leur fallait déterminer
comment se partager cette souveraineté sur les hommes.
Ils
décidèrent d'un tournoi dont le vainqueur serait nommé Empereur et
régnerait sur les mortels, aidé de ses frères et sœurs.
A la surprise des autres, Togashi déclara qu'il ne participerait pas
au tournoi car il en connaissait déjà le vainqueur et n'avait
aucune intention de devenir Empereur. Ce tournoi prit la forme de
nombreuses épreuves dont les détails ont été oubliés, la
dernière étant un combat fraternel.
Hida
affronta Shinjo mais sa force ne put surpasser la vitesse de sa sœur.
C'est la vitesse même de Shinjo qui permit à Bayushi de triompher
d'elle en jouant de ses ruses afin que l'impétuosité de Shinjo se
retourne contre elle. Mais Bayushi ne pouvait espérer tromper son
jumeau Shiba et fut vaincu à son tour.
Shiba
affronta alors la magnifique et frêle Doji qui se garda bien de
passer à l'attaque, sachant que son frère saurait tirer partie de
ses moindres gestes. Shiba dut donc se résoudre à prendre
l'offensive et fut défait par sa sœur.
Mais
Doji ne pouvait espérer vaincre Akodo car bien que son cœur
soit impétueux, celui ci savait le discipliner et son esprit acéré
avait observé tous les combats précédents. Il défit facilement
Doji.
Alors,
Akodo se tourna vers Hantei et tous deux s'affrontèrent. Akodo était
un guerrier né mais Hantei avait affronté Seigneur Lune et son
talent valait le sien. Le combat s'éternisa et Akodo sentit la
colère croître en lui, d'autant plus vive que les yeux de son frère
étaient étrangement tristes. Finalement, Akodo céda à cette
colère et prit le dessus mais alors qu'il s'apprêtait dans un élan
de haine pure à tuer Hantei, celui ci parvint avec sa lame à capter
un reflet du Paradis Céleste qu'il projeta dans les yeux d'Akodo.
Alors, éclairé par la Lumière des Cieux, Akodo réalisa qu'il
avait failli tuer son frère sous le coup de la colère et qu'en
l'aveuglant, Hantei aurait facilement pu le frapper s'il l'avait
voulu. Akodo admit sa défaite et jura que lui et tous les mortels
qui le suivraient serviraient Hantei à jamais. Et l'on raconte qu'en
entendant cela, Togashi qui était resté assis à l'écart se
contenta de sourire avec tristesse.
Hantei
devint alors Empereur. Il proclama que toutes les terres ou son règne
s'étendrait formeraient son empire et que cet empire aurait pour nom
Rokugan. Il déclara aux mortels encore éblouis par le tournoi que
l'Empereur et ses frères et sœurs
les guideraient en échange de leur obéissance. Les Enfants de la
Lune et du Soleil entreprirent de construire une nation de lumière
et bientôt, de par leurs origines divines, on les nomma aussi les
Huit Kami Fondateurs. Chacun des sept frères et sœurs
de Hantei entreprit de rassembler des hommes et des femmes à son
service et fonda un clan qui se voua au service de l'Empereur.
Hida
se rendit dans le sud-ouest et fonda le Clan du Crabe, établissant
ses domaines au pied de la Chaîne du Crépuscule, un territoire dur
et ingrat ou ses suivants s'endurcirent afin de ressembler au plus
fort des huit Kami fondateurs de l'Empire. L'endurance, la volonté
et l'intransigeance de Hida devinrent vite légendaire mais
attirèrent à lui nombre d'hommes forts et résolus.
Akodo
se voua à la protection de son frère Hantei et les rares mortels
qui parvinrent à satisfaire sa nature exigeante formèrent le Clan
du Lion et l'ossature des armées impériales. Akodo était aussi
exigeant et courageux que Hida mais plus calculateur, plus subtil.
Ses suivants écoutèrent ses enseignements et c'est à lui et à
ceux qui le suivirent que l'on doit la majeure partie des traités de
stratégie et autres textes militaires.
Doji,
la sœur
préférée de Hantei, entreprit avec lui de bâtir une civilisation
qui pourrait autant que possible respecter la magnificence et la
sagesse des Cieux. Ses suivants formèrent le Clan de la Grue et
devinrent rapidement incontournables pour tout ce qui concernait la
loi, les arts, le gouvernement et la politique. La beauté de Doji,
sa douceur, sa subtilité attirèrent à elle des artistes, des
penseurs et bien des gens qui aidèrent à faire des tribus humaines
rassemblées une véritable nation.
Shinjo,
toujours avide de découverte et de voyage, fut chargée par son
frère d'explorer les territoires qui bordaient la jeune nation en
pleine croissance. Elle forma alors le Clan de la Ki-rin, un animal à
corne ressemblant à un cheval et dont elle partageait la nature
profonde, impétueuse, spontanée et vive.
Le
rusé Bayushi quant à lui accepta de servir Hantei contre
d'éventuelles menaces de nature plus subtile. Le monde était vaste,
les mortels difficiles à comprendre et certains refusaient déjà de
servir les Kami et affrontaient les suivants d'Akodo, de Shinjo ou de
Hida. Bayushi choisit alors la voie de l'ombre et créa le Clan du
Scorpion qui jura de protéger l'Empire par tous les moyens
possibles.
Shiba,
son frère, plus préoccupé par la nature intrinsèque des mortels
et par leurs croyances établit le Clan du Phénix et tenta de
comprendre comment concilier les religions qui existaient avant
l'arrivée des Kami et les vérités que ceux-ci pouvaient apporter
aux hommes. Shiba a toujours été réputé pour sa compassion ainsi
que sa modestie et les premiers shugenja,
les premiers prêtres magiciens de l'empire, sont originaires du clan
du Phénix.
Enfin,
fidèle à lui-même Togashi se retira dans les montagnes du nord et
n'accepta que de rares mortels qui comme lui souhaitaient mener une
vie recluse, servant l'Empire mais ne se mêlant pas aux autres
hommes. Ils fondèrent le Clan du Dragon qui demeure encore à ce
jour le plus mystérieux et le moins bien connu de tous.
Et
lentement, les Kami partagèrent leur sagesse avec les hommes. Hantei
épousa une mortelle vassale de Doji et depuis ce jour, toutes les
épouses des empereurs sont issues du clan de la Grue. Hida, Shiba,
Bayushi et Akodo également prirent femmes parmi les mortelles tandis
que Doji quant à elle acceptait se donner sa main à un escrimeur
légendaire, Kakita, qui devint le premier champion de l'Empereur.
Quant à Shinjo et Togashi, ils restèrent seuls pour des raisons
bien différentes sur lesquelles leurs héritiers n'ont pas fini de
discourir. Mais un jour, des créatures maudites et difformes venues
du sud-ouest déferlèrent sur l'Empire. Fu
Leng, le frère perdu, était de retour et il avait bien changé
durant sa longue absence.
La
Première Guerre, Shinsei et le Jour des Tonnerres
On
découvrit plus tard que Fu Leng en tombant très loin au sud ouest
avait creusé un profond cratère qui avait également transpercé
les barrières entre les mondes. Le jeune demi-dieu avait ainsi
abouti dans le Jigoku, l'enfer chaotique et putréfié. Lorsqu'il
était parvenu à quitter le Jigoku en sortant du cratère, la
corruption infernale l'avait imprégné et il s'était abreuvé à la
source du mal. Du Puit Suppurant qu'il avait causé par sa chute,
l'influence de la corruption s'étendit lentement aux terres
environnantes, altérant la terre, les animaux, les plantes et même
les humains.
Et
Fu Leng ne revint pas seul de Jigoku puisque des démons sans nom ni
forme, les Oni,
l'accompagnaient. Pendant que ses frères et sœurs
bâtissaient l'Empire de Hantei, Fu Leng avait rassemblé une immense
horde d'oni et de créatures corrompues par l'influence du Jigoku et
ses armées faisaient route vers l'Empire.
Lorsqu'il
les rencontra, Fu Leng maudit ses frères et ses soeurs, niant que
Shiba et Shinjo avaient un temps cherché à le retrouver et
prétendit qu'ils l'avaient tous abandonné. Amer, gorgé par le
pouvoir du Jigoku, il comptait désormais briser l'Empire, tuer sa
fratrie et régner à leur place. Et si les terres corrompues ou il
régnait sans partage et que l'on appelait désormais l'Outremonde
n'étaient pas très étendues, ses serviteurs ne se contentaient pas
de rester dans les territoires maudits mais menaçaient tous les
humains au service des clans et de l'Empereur.
Hantei
rassembla alors ses forces. Hida et son Clan du Crabe se trouvaient
les plus proches des terres maudites souillées par Fu Leng et le
Puits
Suppurant. Hida jura de ne pas faillir à l'Empire et de retenir
aussi longtemps que possible la horde de cauchemar. Les armées des
autres clans convergèrent aussi vers le champ de bataille mais dans
les mois qui suivirent les premiers affrontements tournèrent en
faveur des forces venues de l'Outremonde.
Finalement,
au plus fort des conflits un petit vieillard, un simple mortel, se
rendit auprès de l'Empereur et lui apporta la solution qui devait
lui permettre de remporter la victoire. Le vieil homme se faisait
appeler Shinsei, ce qui signifie littéralement "la nouvelle
voie" et même s'il n'était qu'un mortel, sa sagesse fut
reconnue par les Kami comme supérieure à la leur. Certains disent
que Shinsei n'a jamais existé, d'autres qu'il était déjà présent
au moment du tournoi entre les Kami et d'autres qu'il n'était pas un
homme mortel mais une Fortune, une divinité.
La
légende prétend cependant que l'Empereur écouta longtemps le petit
homme et que son frère Shiba consigna sur un parchemin l'ensemble de
la sagesse que révéla le vieillard, formant ainsi le Tao de
Shinsei. Bien que par la suite le Tao ait été en partie détruit et
abîmé, il n'est pas de texte plus saint dans l'Empire. Shinsei
révéla bien des choses à l'Empereur et certaines ne furent
peut-être pas retranscrites par Shiba. L'on sait par contre que
lorsque Hantei lui annonça qu'il comptait affronter Fu Leng en
personne, le vieux sage que certains nomment aussi le Petit Maître
l'en dissuada.
Shinsei
expliqua à l'Empereur que ni lui ni les autres Enfants de la Lune et
du Soleil ne pouvaient vaincre Fu Leng. Selon lui, les mortels malgré
leur fragilité et leur ignorance avaient le potentiel de défaire le
Sombre Seigneur car bien que leur venue n'ait été ni souhaitée, ni
attendue, les humains avaient la faveur des Fortunes. Le Petit Maître
pria alors l'Empereur de désigner sept guerriers mortels, sept
Tonnerres, et de les lui confier. Ensemble, Shinsei et les Sept
Tonnerres se rendraient jusqu'à l'endroit depuis lequel Fu Leng
menait ses armées et ils provoqueraient sa défaite.
Ainsi
fut fait. Il y avait sept clans au service de l'Empereur et chacun
d'eux fut représenté par un de ses membres. Ensemble, les Sept
Tonnerres et Shinsei se rendirent dans l'Outremonde pendant que
l'Empire mené par Hantei et sa fratrie affrontait les armées de Fu
Leng.
Alors
que la plus titanesque bataille de cette guerre se livrait aux portes
mêmes de la capitale et que la Horde semblait sur le point de
l'emporter, les monstres au service de Fu Leng semblèrent tout à
coup désemparés et Hantei comprit que leur maître
venait d'être vaincu. Les armées de l'Empire remportèrent alors la
victoire.
Tout
l'Empire attendait le retour des Tonnerres et du Petit Maître mais
les messagers venus du Clan du Crabe n'apportaient aucune nouvelle.
Alors, Shiba se rendit à son tour dans l'Outremonde à leur
recherche. Des Sept Tonnerres seule Shosuro, fille adoptive de
Bayushi, revint de l'Outremonde et ni Shinsei, ni Shiba n'étaient
avec
elle. Mourante, elle confia à son père adoptif et à l'Empereur que
leur frère Shiba avait péri en tuant le Premier Oni qui servait Fu
Leng, permettant ainsi à Shosuro de sortir vivante de l'Outremonde.
Mais avec cette triste nouvelle, le dernier Tonnerre rapportait aussi
le secret de la défaite du Sombre Seigneur : son âme avait été
brisée et enfermée dans douze parchemins enchantés qu'elle avait
avec elle. Tant que ces Douze Parchemins Noirs resteraient hors de
portée des serviteurs de Fu Leng, jamais leur maître
ne pourrait recouvrer son pouvoir et son corps mutilé resterait pour
toute éternité enfermé dans son royaume corrompu. Ayant accompli
son devoir et révélé cette vérité essentielle, Shosuro succomba
enfin à ses blessures.
La
guerre ne s'arrêta pas du jour au lendemain et après celle de
Shiba, elle provoqua aussi la mort d'Akodo qui fit face à une armée
maudite et provoqua de son rugissement une avalanche qui l'engloutit
avec ses ennemis. Hantei lui-même avait été gravement blessé lors
de la dernière bataille durant le Jour des Tonnerres et il finit par
mourir en léguant son trône à son premier fils.
Les
autres Kami Fondateurs connurent également des sorts relativement
funestes pour la plupart. Hida passa plusieurs décennies à attendre
en vain que son fils, qui était au nombre des Tonnerres, revienne de
l'Outremonde. Finalement, il se retira en laissant le Clan du Crabe à
son aîné d'un second mariage. Tandis que son clan continuait à
œuvrer
pour défendre à jamais l'Empire contre la menace des terres
corrompues, le grand Hida suivit l'exemple de Shiba et partit pour
l'Outremonde. On ne le revit jamais, pas plus qu'Atarasi son fils
disparu.
Bayushi
s'enfonça lentement dans le chagrin causé par la mort de Shosuro,
la seule mortelle pour laquelle il avait un attachement réel. On
raconte qu'il finit par se laisser dépérir. A moins qu'il ne se
soit donné la mort par l'épée ou que son fantôme hante encore les
terres du Clan du Scorpion.
Nul
ne sait ce que devint Togashi qui se retira à nouveau dans les
montagnes du Clan du Dragon dés la fin de la guerre. L'on sait
seulement que lorsque sa soeur Doji se rendit dans les montagnes plus
d'un siècle après leur chute du Paradis Céleste, les suivants de
Togashi lui annoncèrent qu'un nouveau seigneur avait remplacé son
frère et lui refusèrent l'entrée de leur château.
Peu
avant la mort de Hantei, bien des années auparavant, celui-ci avait
longtemps parlé avec son autre sœur
Shinjo et tous deux en étaient arrivés à la conclusion que
d'autres menaces extérieures à l'Empire pouvaient surgir des terres
encore inexplorées. Shinjo avait donc mené le Clan de la Ki-rin
hors des frontières de l'Empire, sur la route d'une longue errance
dans des terres inconnues, une errance qui ne prendrait fin que huit
siècles plus tard.
Tout
contact était depuis longtemps déjà coupé avec Shinjo et Doji se
retrouvait donc seule, dernière de sa fratrie encore en vie dans
l'Empire à l'exception de Hida qui se préparait à partir à la
recherche de son fils. Son époux était mort, ses enfants également
et leurs propres enfants déjà en train d'élever la génération
suivante. Alors, la Dame Doji se rendit jusqu'à la mer qui bordait
les terres de son clan et un soir au crépuscule, elle s'enfonça
doucement dans les flots. Le ressac ne rendit jamais son corps.
Certains poètes de la Grue qui vénèrent son nom racontent que
parfois, l'on peut voir au loin sa silhouette danser sur les vagues
nocturnes.
Les
Kami Fondateurs étaient tous morts ou disparus mais leurs enfants et
leurs héritiers allaient devoir s'occuper de l'Empire qu'ils avaient
bâti pendant les siècles à venir.
L’Ordre
Céleste
Cet
ordre est composé de deux niveaux :
-
Un niveau que l’on peut qualifier de supérieur ou de purement
spirituel.
-
Un niveau inférieur ou humain.
Le
niveau supérieur : il
est composé d’entités spirituelles. Dame Lune et Sire Soleil sont
au sommet, puis viennent à rangs égaux les Dragons Majeurs et les
Fortunes Majeures. En dessous des Dragons Majeurs, on trouve les
Oracles et les Dragons, au même rang. Enfin, tout en bas de
l’échelle draconique
se trouve les kamis élémentaires (mikokamis) et leurs équivalent
spirituels, les ryu. Du côté fortuniste, les Fortunes Majeures
dominent et les Fortunes mineures sont au niveau des mikokamis et des
ryus.
Le
niveau inférieur : il
est composé des différentes castes sociales rokuganis. Au sommet,
on trouve l’Empereur, leader politique et
religieux de l’Empire.
En
dessous, on trouve les Kuge, les samouraïs supérieurs, tels que les
samouraïs secondant
l’Empereur
(Champion d’Émeraude,
Voix de l’Empereur, etc.) les Champions de Clan ou encore les
daimyos de familles majeures.
Puis
viennent les buke, les samouraïs de rang plus faible, qui comporte
aussi bien les ji-samouraïs que les karos des daimyos. Le clergé,
qui n’inclut pas les shugenjas, qui sont techniquement des buke,
est composé des seuls moines.
Les
Heimins sont les paysans, et autres individus de basse extraction.
Tout
en bas de l’échelle sociale se trouve les Hinin, soit les
individus de basse extraction qui effectue les corvées qui souillent
le corps, tels que les bourreaux, les tanneurs, les fossoyeurs, etc.
Sont
exclus les ronins, qui n’ayant pas de maître n’obéissent pas à
l’Ordre et les Gaijins, qui sont exclus car ils ne croient pas aux
dieux rokuganis.
Ce
qu’il faut retenir de cet ordre c’est que chaque échelon doit
obéissance au supérieur.
Organisation
de la Religion
Héritier
de Dame Soleil, l'Empereur est non seulement le dirigeant de l'Empire
d’Émeraude
mais aussi le gardien de ses institutions religieuses. Il est donc
théoriquement l'autorité spirituelle suprême bien qu'en dehors du
palais impérial cette autorité ne se manifeste qu'à travers
quelques édits du souverain. L'essentiel de l'activité religieuse
rokugani est orientée selon deux pôles :
-
les Shugenja sont des prêtres membres de la caste des samurai et ils
accomplissent donc toutes les formalités religieuses pour leur
caste. Bien que certaines familles de l'Empire (les Isawa, les Yogo,
les Asahina, les Agasha, les Soshi, les Kuni et les Kitsu entres
autres) aient de très anciennes traditions spirituelles, il ne
suffit pas de naître dans l'une d'elles pour devenir shugenja. En
effet, en plus de leurs devoirs religieux, les prètres-samurai
doivent leur statut au fait que les kami élémentaires répondent
bien plus favorablement à leurs prières qu'à celles des autres
mortels.
De
nombreuses procédures visent à déterminer si les enfants issus de
lignées prometteuses
attirent
l'attention ou sont capables d'influencer les kami et ceux qui
entrent dans ce cas de figure sont alors formés à devenir des
shugenja. Il n'y a pas de shugenja heimin et l'on considère
généralement que si les kami sont enclins à répondre aux prières
de certains samurai, c'est bien parce qu'ils sont la caste
privilégiée par les fondateurs de l'Empire et obéissent donc à
des principes supérieurs.
Bien
que l'on considère les prières adressées aux kami élémentaires
comme l'équivalent de sorts magiques, il s'agit d'une magie sacrée
qui n'a rien à voir avec la sorcellerie interdite, la maho. Chacune
des grandes lignées de shugenja de l'Empire possède ses propres
rituels et croyances qui détaillent et expliquent les innombrables
mystères des kami élémentaires qui ne sont pas plus aisés à
comprendre que les puissances du Tengoku. Bien que leur statut de
religieux influence considérablement le quotidien des shugenja, ils
demeurent aussi des samurai et sont donc amenés à représenter leur
clan, fonder une famille, défendre leur honneur et ainsi de suite
comme n'importe quel guerrier (bushi).
-
l'autre versant religieux de l'Empire est constitué par les Moines
qui se veulent les héritiers des enseignements de Shinsei. Les
moines peuvent avoir des origines assez diverses.
Certains
sont des heimin recueillis en bas âge par un monastère à la suite
d'un désastre et élevés dans la rigoureuse discipline de leur
ordre. La plupart des familles de samurai pratiquent également
l'Inkyo ou retraite. A partir de quarante ans, un samurai peut
choisir de se retirer du monde pour trouver l'illumination qu'il lui
était impossible de chercher tant qu'il était accaparé par les
devoirs de sa caste. Il lui faut alors renoncer à son nom et à tout
ce qui faisait son ancienne vie et, avec la permission de son
suzerain, quitter définitivement son clan pour entrer dans les
ordres. Certains clans comme le Dragon ou le Phénix voient cette
étape dans la vie d'un homme comme normale et même honorable alors
que d'autres comme le Lion ou le Crabe s'y plient bien plus par
respect des conventions qu'autre chose. Enfin, il peut arriver qu'un
samurai plus jeune soit disgracié, forcé de se retirer du monde et
de renoncer à son ancienne vie pour que l'on oublie ses actes
honteux.
Les
moines ne possèdent pas les pouvoirs des shugenja mais développent
à travers une discipline physique et spirituelle rigide des
potentialités humaines insoupçonnées. Ils s'intéressent davantage
que les shugenja aux besoins spirituels des castes les plus modestes
et nombre de monastères contribuent à l'entretien d'orphelinats ou
d'hospices.
Les
enseignements de Shinsei continuent à susciter de nombreux débats
et durant les siècles, plusieurs sectes monastiques distinctes ont
vu le jour. Bien que certaines soient apparemment en contradiction
flagrante avec d'autres, toutes appartiennent à la Confrérie de
Shinsei et suivent certains préceptes communs : l'ascétisme, la
modestie, la compassion… Certains courants du Shinseisme prônent
l'illumination à travers la méditation, d'autres à travers le
culte des Fortunes, d'autres encore par le travail du corps et de
l'esprit et malgré leurs différences, aucune ne tourne totalement
le dos à l'une de ces voies.
Le
Shinseisme, le Culte des Fortunes et les mystères des kami
élémentaires ne sont pas mutuellement exclusifs et bon nombre de
shugenja sont également très versés dans le Tao de Shinsei de même
que plusieurs ordres monastiques assurent l'entretien de temples
dédiés à certaines Fortunes ou ancêtres prestigieux. Bien que
leurs origines et leur quotidien diffèrent sensiblement, les
shugenja et les moines partagent bon nombre de préoccupations
spirituelles et accueillent volontiers les samurai normalement voués
à la guerre ou à la politique qui
souhaitent partager leurs réflexions spirituelles et métaphysiques.
Les
rites
Les
rites quotidiens :
Méditation
: il
s’agit d’un rituel a portée plus philosophique, permettant au
samouraï de retrouver une grande clarté d’esprit et donc être
plus disposé à communier avec l’Univers, c’est la raison pour
laquelle ce rituel est généralement pratiqué quotidiennement.
Bénédictions
: Ceci
est un des rôles les plus importants du shugenja, puisque de par son
rôle de médiateur, il peut demander aux kamis d’accorder leur
bénédiction à quelqu’un mais plus généralement à une des
possessions de la personne, par exemple, bénir un champ afin que la
récolte soit bonne. C’est un immense privilège, même pour un
samouraï. Il est intéressant de noter qu’une bénédiction est
par défaut « de fertilité », bénir quelqu’un ou quelque chose,
c’est donc lui assurer une descendance nombreuse avant toute chose.
Prière
pour le repas : « Le
gruau de riz est efficace en cinq façons pour aider le voyageur qui
emprunte la Voie. Ses bons résultats n’ont aucune limite et
offrent la paix éternelle. »
Prière
pour bénir un lieu :
« Quelque soient les esprits qui sont réunis ici, qu’ils
appartiennent à la terre ou vivent dans les airs, que tous soient
heureux et écoutent attentivement ce qui est dit ».
Sorts
: Là
encore, c’est l’intercesseur, soit le shugenja, qui intervient en
demandant aux kamis d’utiliser leurs puissances afin de lui venir
en aide. Autant dire qu’un shugenja qui les méprise est un
shugenja mort…
Vénération
: l’un
des piliers de la religion de Rokugan. On rend hommage aux êtres
surnaturels et aux ancêtres, les remerciant pour leurs bienfaits.
Pour cela, on se rend à l’autel qui leur est dédié et on y fait
une offrande, généralement de l’encens tout en remerciant,
généralement à voix basse, mais rien n’oblige à dire ses
remerciements ou à les murmurer. Ce rituel est quotidien, car les
ancêtres sont ce qui compte le plus pour quiconque. Notons que ce
rituel sert également à maintenir le contact avec les Ancêtres,
évitant ainsi leur courroux. Évidemment, si l’ancêtre a souillé
l’honneur familial et ne s’est pas racheté, il ne sera pas
vénéré, ce qui pourrait provoquer son ire.
Les
rites hebdomadaires :
Prières
: il
s’agit ici de demander, que l’on soit médiateur « agrée » ou
non, à un être surnaturel son soutien. Par exemple, un samouraï du
clan du Crabe, avant une bataille importante, demandera à son Kami
fondateur et aux Fortunes de son clan de lui accorder Force et
Courage. La prière est ici sous forme hebdomadaire, car on y recourt
régulièrement, de
façon ordinaire, sans que cela soit quotidien.
Les
rites particuliers :
Purification
: lorsqu’un
samouraï est souillé, notamment par le contact du sang, chose
absolument impure, il doit demander à un Shugenja de le laver de
cette souillure, sinon il est considéré comme un véritable paria
par ses pairs. Les faits évoqués ci après concernent les coutumes
communes aux divers clans.
« Tout
le mauvais karma créé par mes peurs, mes envies et mes regrets, mon
corps et mon esprit, je les confesse ouvertement et pleinement. »
Naissance
: Une
naissance est toujours un grand événement, en règle générale,
des coutumes superstitieuses portent les familles à faire ou éviter
de faire diverses choses et un Shugenja bénit l’enfant.
Gempukku
: On
peut comparer cette étape de la vie d’un Samouraï au baptême tel
qu’il était vécu par les premiers chrétiens : une renaissance.
La vie d’un samouraï commence à partir de ce moment là, c’est
donc un moment symboliquement très fort.
Enterrement
: Tous
les corps que le Clan possède sont incinérés, afin d’éviter
qu’un Adepte du Sang les réanime pour se constituer une armée.
Les coutumes funéraires varient d’un Clan à l’autre, certains
vivant plutôt bien la Mort, d’autres la dramatisant plus. Il y a
toujours un repas après les funérailles. Le nombre de personnes
présentent aux funérailles dépendent de la gloire du défunt.
Fête
de mariage : Il
y autant de traditions concernant le mariage que de clans, ou peu
s’en faut. La seule chose qui reste probablement commune à tous
est la purification et la bénédiction d’un Shugenja, qui bénit
l’union au nom de Jurojin, Fortune de la Longévité et parfois de
Benten, l’Amour Romantique, ou de Fukurokujin, Fortune de la
Sagesse.
Rites
et cérémonies diverses :
De très nombreuses fêtes et festivals rythment la vie des Rokugani,
et la plupart ont une dimension religieuse. Mais tous les événements
du quotidien peuvent donner lieu à une cérémonie religieuse.
Le
rite féminin des aiguilles. Le 27e
jour du mois du Chien, toutes les femmes de la maisonnée
s’agenouillent devant l’autel de la famille. Celle qui est à la
tête de la maisonnée y place un bloc de tofu et y plante une par
une toutes les aiguilles qui ont été tordues ou cassées durant
l’année passée. Elle adresse une prière de remerciements à
toutes les aiguilles qui se sont sacrifiées au service de la maison.
Le
rituel de chance du nouvel an. Le dernier jour de l’année, on
lance une poignée de graines de soja dans chacune des pièces de la
maison, avant de les balayer et de les jeter par la fenêtre. Cela
permet de se débarrasser de toute la malchance subsistant de l’année
écoulée et de préparer la maison à recevoir de la chance pour
l’année à venir.
La
Vie, la Mort et le reste
L'unification
des différents courants religieux qui existaient avant la Chute des
fondateurs de l'Empire ou que leur arrivée contribua à créer peut
sembler confuse mais apparemment, elle participe bel et bien d'une
réalité globale unique et cohérente à ce qu'il semble.
La
vison courante des choses
Lorsque
la vie d'un mortel se termine, son âme quitte le Ningen-Do, le monde
des humains. Elle se rend auprès de la fortune Emma-O, le Juge des
Morts, qui résiderait dans le pays des morts que l'on nomme
couramment le Jigoku. Emma-O attribue à chaque âme le châtiment
approprié à ses manques durant son existence d'être vivant.
Une
fois que l'âme défunte a accompli sa punition, elle est autorisée
à se réincarner, sa nouvelle vie mortelle étant la conséquence
des fautes de sa vie antérieure qu'elle a oubliée.
Les
âmes les plus méritantes ou qui ont accompli leur destinée
quittent ce cycle et deviennent des ancêtres qui continuent à
veiller sur leurs descendants.
Les
âmes qui refusent d'accepter leur mort, qui s'estiment lésées ou
qui s'égarent demeurent dans le Ningen-Do sous forme de fantômes et
persécutent leur famille, agressent les voyageurs ou tentent
vainement d'accomplir quelque chose qui leur permettra de reprendre
leur route. En particulier, les défunts qui n'ont pas de famille ont
plus de chances de s'égarer car les prières de leurs proches ne les
soutiennent pas sur la route vers leur prochaine vie ou lorsqu'ils
tentent de rejoindre les Ancêtres.
La
vision des théologiens
Cependant,
les shugenja et les moines disent que cette croyance répandue est
inexacte car incomplète. En premier lieu, le royaume des morts n'est
pas le Jigoku bien que ce terme soit utilisé également dans ce
sens. Le véritable Jigoku est un enfer chaotique et insensé duquel
sont originaires les oni, les esprits démoniaques. C'est là que Fu
Leng a abouti lors de la Chute des Cieux. On pense que les morts qui
sont assez mauvais pour se retrouver dans le Jigoku sont très peu
nombreux et surtout des adeptes de la magie du sang ou des adorateurs
du mal.
Les
âmes défuntes transitent en fait par le Meido, le Royaume de
l'Attente ou elles sont jugées par Emma-O. Puis, elles se voient
envoyées vers leur châtiment avant d'être autorisées à se
réincarner ou à rejoindre le Yomi, le Royaume des Ancêtres Bénis.
Jigoku
ou Jigoku ?
En
dehors des érudits et des religieux, peu de rokugani maîtrisent ces
concepts et la tendance générale est de simplifier à l'excès :
les défunts se rendent auprès du juge suprême avant de pénétrer
dans le royaume des morts ou ils seront punis et préparés à leur
vie future. Pour la plupart des paysans ou des gens incultes, le
terme de "Jigoku" ne désigne pas seulement l'enfer mais en
fait le royaume des morts dans lequel on confond le lieu d'attente et
celui du châtiment avec le royaume des démons. Nombre de samurai
adoptent également ce point de vue simplificateur. Employer le mot
"Jigoku" en soi n'est donc pas forcément terrifiant ou
inquiétant. La nature exacte des royaumes spirituels est en fait de
peu d'intérêt pour la majorité des vivants. Par contre,
l'Outremonde lui est bien présent et vaut tous les Jigoku des
sermons religieux…
Réincarnation
et Ordre Céleste
Une
fois que les âmes défuntes ont accomplies leur punition, elles
perdent le souvenir de leur vie passée et renaissent à nouveau
comme mortels. Dans l'absolu, selon les fautes et les manques de ses
vies précédentes, un humain peut renaître dans une position
analogue à celle de sa vie antérieure ou très différente. Les
animaux sont ainsi considérés comme des âmes humaines réincarnées
particulièrement médiocres. Les eta ou les hinin sont à peine
mieux considérés, surtout parce qu'ils sont bel et bien humains.
Les heimin ont un sort plus enviable et enfin les enfants qui
naissent dans la caste des samurai ont certainement eu des existences
relativement correctes et même honorables bien que leurs vertus
n'aient pas été jugées suffisamment élevées par le juge des
morts, Emma-O.
Ainsi,
la vie de chacun est conditionnée par son karma, par le poids de ses
actes passés. Celui qui naît parmi les eta pourra peut-être un
jour dans une vie future rejoindre le Yomi s'il se comporte comme il
faut alors que celui qui naît samurai et néglige les obligations de
sa caste peut très bien se retrouver dans une position bien moins
enviable la prochaine fois.
Lorsque
tout ce que les puissances célestes attendaient d'une âme précise
a fini par s'accomplir à travers une multitude de vies, Emma-O lui
laisse alors le passage vers le Yomi. Bien que le juge des morts ne
se laisse pas fléchir par ceux qu'il a pour tâche de punir, il
prend cependant en compte l'idée que se font des défunts ceux qui
sont encore vivants.
Ainsi,
Emma-O considérera avec une certaine attention les défunts dont la
cérémonie funéraire fut particulièrement sincère ou grandiose
ainsi que ceux que leurs descendants continuent à louer avec
constance pour leurs actes passés. Emma-O a l'éternité devant lui
et si certaines âmes peuvent être jugées en un clin d'œil,
d'autres attendront des années ou des siècles avant de poursuivre
leur route. Prier pour ses ancêtres n'est donc pas seulement un
moyen de se concilier leur bienveillance comme on l'a déjà vu mais
aussi de leur donner un petit coup de pouce pour qu'ils aient
davantage de chances d'arriver à bon port ou que leur châtiment
soit un peu allégé.
La
cohabitation du Tao de Shinseï, du
culte des Kami et
du Kojiki
Avant
que les Kamis ne tombent du Royaume des
Cieux, les humains avaient déjà un système de croyance. Ils
croyaient aux Fortunes. Ce groupe se divise comme dit plus haut en
Fortunes majeures et Fortunes mineures. Les Fortunes majeures
n’interviennent pratiquement pas directement dans le monde des
Mortels, mais elles sont tout de même révérées, car elles sont au
sommet du panthéon fortuniste. Les autres Fortunes sont elles
révérés pour un aspect particulier. Ainsi, on voue un culte à la
Fortune des champs, afin que la récolte soit bonne. On craint plus
les Fortunes mineures, puisqu’elles peuvent plus facilement
intervenir à Rokugan.
Puis
vinrent les Kamis et rapidement le Tao de Shinsei. Le Tao permit aux
shugenjas d’abandonner la magie du sang au profit de la magie
élémentaire des kamis. Toutefois, cela apportait un autre
changement : la mise en place de l’Ordre Céleste, qui ne
reconnaissait pas les Fortunes. Ce culte se base sur le respect du
aux kamis qui composent les cinq éléments.
Hantei
Genji, fils
du Kami Hantei, pour éviter un conflit entre la religion
traditionnelle et la nouvelle, décréta la fusion des deux. Ainsi on
inclut les Fortunes dans le schéma de l’Ordre
Céleste,
à niveau égal avec les Dragons. Ainsi, les paysans remercient pour
leur récolte les
Kamis
de la Terre mais également la Fortune des
Champs et celle des Récoltes.
Le
culte
des Kamis
Chacun
à leur manière, les Kami fondateurs guidèrent leur Clan respectif
vers la grandeur. Chacun forgea son Clan
à sa propre image, en prenant pour base les talents et les vertus en
lesquelles il ou elle croyait le plus. Le savoir et la sagesse que
les Kami prodiguèrent au monde changèrent sa face à tout jamais,
et le peuple de l’Empire d’Émeraude doit toutes ses réussites à
leurs conseils.
Conscients
de cela, les habitants de Rokugan ont institué la religion formelle
des Kami pour matérialiser ce respect et cette gratitude. Il y a
bien longtemps, les Rokugani ont commencé à bâtir des sanctuaires
dédiés aux Kami de chacun de leur Clan, et tous les membres de
chaque Clan font régulièrement des prières à leur divin
fondateur. En plus d’être des sites sacrés voués aux Kami, ces
sanctuaires rendent hommage aux autres héros légendaires des Clans.
Pour les Rokugani, honorer la mémoire des plus importants héros de
son propre Clan au même titre que leur Kami fondateur n’apparaît
pas comme une forme d’irrespect envers ce dernier. Au contraire,
adorer à la fois le Kami et les autres ancêtres du Clan c’est
honorer les mortels d’exception ayant agi selon les attentes de
leur fondateur. Par conséquent, le fait d’honorer le Kami d’un
Clan est une tradition étroitement liée à la très ancienne
pratique du culte des ancêtres.
En
général les Rokugani n’honorent que le Kami ou les ancêtres de
leur Clan. Par exemple les temples et sanctuaires en l’honneur
d’Akodo et des héros légendaires du Lion se trouvent sur les
terres de ce Clan. Dans les domaines des autres Clans, le nom d’Akodo
est toujours respecté, mais aucun autel est bâti pour lui rendre
hommage. Toutefois, insulter le Kami fondateur d’un autre Clan
constitue une grave offense. Il est également courant d’invoquer
le Kami célèbre dans un domaine particulier lorsque l’on essaye
de réussir dans une entreprise particulière : les artistes ont
ainsi l’habitude d’invoquer le nom de Dame Doji.
Le
Shintao
Après
la disparition de Shinsei (voir la partie sur la Création du Monde),
Shiba retranscrivit fidèlement l’enseignement de Shinsei, le
compulsant dans l’œuvre connue sous le nom de Tao de Shinsei. Il
apporta ses rouleaux à la famille Isawa, et pendant les nombreuses
années qui suivirent, les sages du Clan du Phénix étudièrent
méticuleusement les textes, et aucun ne put trouver de failles dans
ces enseignements. Même les plus conservateurs, ceux qui étaient de
prime abord opposés aux révélations que dévoilait le Tao, ne
pouvaient nier que le texte contenait des mystères ayant jusqu’alors
échappés à l’humanité.
Par
conséquent les secrets découverts dans ce texte révolutionnèrent
presque immédiatement la façon dont les shugenjas s’entretenaient
avec les kamis. Bientôt les Isawa abandonnèrent la magie primitive
du sang au profit d’une nouvelle forme de magie calquée sur les
révélations de Shinsei au sujet de l’Ordre Céleste. Dans sa
sagesse, Shiba jugea que le Tao de Shinsei était trop important pour
être gardé secret, aussi s’assura-t-il que chacun des Clans
Majeurs dispose de sa propre copie. En retour, les sages de chaque
Clan Majeur étudièrent et adoptèrent le Tao de Shinsei, qui est
aujourd’hui le plus important texte religieux de tout l’Empire.
Alors
que le nouvelle religion se développait, une rivalité naquit avec
l’ancienne religion, le culte des Fortunes. Craignant que le fossé
qui séparait l’ancienne religion de la nouvelle provoque des
dissenssions au sein du peuple, Hantei Genji signa un Edit Impérial
qui fusionnait officiellement les deux cultes. L’Empereur prit soin
de s’assurer que les deux religions s’associent en une seule
structure philosophique institutionnalisée, le Shintao.
Même
aux premiers jours de l’Empire, les deux cultes avaient déjà
établi un bon nombre d’autels et de temples dans toutes les
provinces de Rokugan, et une des conséquences majeures de l’Édit
de l’Empereur fut que les deux systèmes monastiques se mêlèrent
pour donner naissance à la Confrérie de Shinsei. A ce jour, la
Confrérie, un groupe de moines fort vaste et extrêmement important,
continue de diriger cet important réseau.
Bien
que la Confrérie de Shinsei fut encore jeune, il devint bientôt
évident que l’organisation ne serait jamais un groupe homogène.
Pour commencer, les moines de la Confrérie devaient trouver les
moyens de faire coexister deux philosophies bien différentes. Ils
devaient respecter le vieux Culte des Fortunes et toutes les
traditions liées à cette religion, et le lier aux enseignements que
comprenaient le Tao de Shinsei.
L’interprétation
du Tao entraîna également des divergences, puis des philosophies
différentes, et peu à peu se formèrent des groupes aux opinions
tout à fait différentes concernant le sens profond du Tao. Ainsi,
au lieu de créer un ordre monastique unique dont les membres
auraient adopté la même philosophie, les moines de la Confrérie
donnèrent naissance à plusieurs sectes. La Confrérie est devenu
une coalition de sectes aux approches variées, mais qui restent
unies dans un but commun : apporter la paix et l’harmonie au
monde tout en cherchant à atteindre l’illumination.
Les
disciples du Shintao croient aux enseignements de Shinsei. Ils
étudient le Tao du Petit Maître, interprètent le sens de ses
paroles et font de leur mieux pour suivre ses enseignements. Selon
Shinsei, la base de l’univers Rokugani, ce sont les cinq éléments
de base : l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre, mais aussi
l’Elément qui reste le moins facile à appréhender, le Vide. Dans
sa sagesse, le Petit Maître enseigna au peuple de Rokugan que tout,
dans l’univers, était composé de ces cinq éléments.
Le
principe de base du Shintao, c’est que toute chose, aussi triviale
gut elle, fait non seulement partie de l’univers, mais se
positionne également comme une pièce d’un tout bien plus grand.
Le Shintao apprend donc aux hommes à vivre en harmonie avec le monde
qui les entoure, à respecter la nature, leur environnement, aussi
bien qu’à chercher l’harmonie de l’âme. Comme Shinsei était
un homme de paix et un érudit, nombre de ceux qui embrassent la voie
du Shintao sont également des sages et des pacifistes, voire même
des mystiques.
Et
les shugenja dans tout ça ?
Grâce
à l’enseignement de Shinsei, les shugenja changèrent leur manière
d’aborder les kami, les esprits élémentaires qui abritent en
toute chose, et apprirent non seulement à communiquer avec eux pour
les convaincre de faire ce qu’ils demandaient, mais également à
les respecter pour ce qu’ils étaient : des éléments
essentiels et complexes de la trame de l’univers.
Le
shintao demeure une source de méditation et d’inspiration pour
tous les shugenja. Par la dévotion et la pratique du Shintao, un
shugenja peut accroître sa compréhension des kami et renforcer les
liens qu’il entretient avec eux. En fait, en traitant les kami
comme
d’honorables alliés, le shugenja parvient à les convaincre
d’alimenter ses sorts et de créer des effets aussi simples que
d’éteindre la flamme d’une bougie ou aussi dévastateurs qu’un
tsunami.
L'Illumination
L'Illumination
est une notion apportée à l'Empire par Shinsei qu'il est difficile
de résumer.
Une
âme bien vivante peut atteindre l'illumination à partir du moment
ou elle découvre sa véritable nature et sa place dans l'ordre des
choses. La sincérité dans ses actes, le respect de l'univers
spirituel et des autres hommes, la lucidité envers soi-même, la
sérénité obtenue par la méditation sont autant de balises sur
cette route qui n'existe pas vraiment. Il n'y a pas de réelle
"recette" pour atteindre l'Illumination et si de nombreux
moines pensent que Shinsei était lui-même illuminé, il en existe
autant qui prétendent qu'il a simplement tenté d'expliquer une voie
que lui-même était en train de suivre.
Une
très belle métaphore sur le moyen d'obtenir l'illumination est
fréquemment citée par les érudits ou les moines. On raconte que
lors de l'entretien que Shinsei eut avec Hantei, le premier Empereur
lui demanda à un moment de l'aider à trouver l'illumination. "Je
ne peux pas" lui répondit Shinsei "Mais pourtant, vous
l'avez atteinte, non ?" interrogea l'empereur. "En quelque
sorte" répondit le Petit Maître" et je sais comment j'y
suis parvenu. Mais je ne sais pas comment vous y parviendrez".
L'Illumination
est censée transcender l'homme de son vivant mais cela n'est pas
forcément visible. Ainsi, nul ne sait si parmi ceux qui se
prétendent parfois illuminés certains le sont vraiment ou pas. De
toute manière, l'illumination n'apporte rien de particulier au
vivant si ce n'est qu'il est enfin conscient de sa véritable nature.
On admet couramment que cette découverte modifie considérablement
le karma de l'âme mortelle et qu'après sa mort, l'Illuminé
atteindra très certainement le Yomi quand bien même la Roue Céleste
lui aurait normalement attribué une destinée toute autre. Le seul
bénéfice de l'Illumination est d'ordre spirituel. Peut-être…
Mais
dans l'absolu, nul n'en est certain. Shinsei a disparu depuis mille
ans et même si l'on admet la validité de ses enseignements,
nombreux sont ceux qui considèrent cette quête comme futile car
sans objet. D'autres prétendent que plus on cherche l'illumination
et plus on est assuré de ne jamais la trouver. Enfin, certains ne
voient dans l'Illumination qu'une parabole, censée aider les gens à
supporter leurs vies en espérant quelque chose de meilleur.
Peut-être
que l'Illumination peut offrir une possibilité à une âme
quelconque ou médiocre de "brûler les étapes" dans le
grand cycle de la réincarnation ? Peut-être qu'elle ne vient qu'à
ceux qui y sont prêts et qu'elle leur offre une destinée distincte
de celle des autres âmes ? Peut-être
tout simplement qu'elle n'existe même pas
Le
Kojiki et
le Culte des
Fortunes
Si l’on en croit bien des sages, le
Culte des Fortunes naquit à l’origine dans la cité perdue de
Gisei Toshi. Cette cité antique, bâtie et entretenue par le grand
sorcier Isawa et sa tribu, a depuis longtemps disparu de nos jours,
mais elle occupe une place importante dans le patrimoine historique
du Clan du Phénix.
Cette religion se concentrait sur des
entités simplement nommées les Mille Fortunes. L’ensemble
comprenait Dame Soleil et Sire Lune, les Sept Fortunes, ainsi que les
innombrables autres Fortunes mineures qui habitaient chaque endroit
du monde connu, qu’il s’agisse du cœur froid d’une pierre, des
profondeurs ténébreuses d’un fleuve, du pétale délicat d’une
fleur ou du fil tranchant d’un couteau. Ce type de religion était
connu sous le nom de « voie des dieux », et pendant
d’innombrables années ce fut la seule que l’humanité
connaissait. L’Empereur a le droit d’accorder à un mort d’être
une Fortune. Leurs noms sont regroupés dans le Kojiki, un ouvrage
hérité du clan du Phénix et des premières religions humaines.
Bien qu’il existe littéralement des
milliers de Fortunes, toutes n’ont pas le même pouvoir et la même
influence sur le Royaume des Mortels. Dame Soleil et Seigneur Lune
sont les plus puissantes des Fortunes, suivies ensuite par les 7
Fortunes majeures. Elles disposent de temples et de sanctuaires dans
tout l’Empire, et nombre d’heimins comme de samouraïs leur
offrent leur respect quotidiennement. Dans les villages qui ne
peuvent se permettre d’entretenir une communauté monastique ou un
temple, les villageois s’occupent avec dévotion de petits autels
dédiés aux Fortunes.
Si l’on adore les Fortunes, c’est
par respect et non par crainte, et personne a Rokugan ne croit que
les Fortunes Majeures accorderont immédiatement leurs bienfaits à
qui les honorent. Il en va de même pour les êtres que l’on
surnomme les Fortunes mineures. Bien moins puissantes que les Sept,
plus détachées du monde des mortels, les Fortunes mineures sont
également plus proches des hommes.
Les Fortunes mineures, et leurs
homologues moins puissants les mikokami, font en réalité partie de
tout ce qui entoure les mortels. Les mikokami habitent chaque objet,
et chaque pierre, plante, outil, mur, ruisseau, arme ou montagne
contient donc un de ces esprits de rang inférieur. Quand un heimin
abat un arbre pour bâtir une maison, il offre une prière de
remerciement à l’esprit de l’arbre qui donnera un toit à sa
famille. Il remerciera même parfois l’esprit de la hache qu’il a
utilisé.
Il existe des différences importantes
entre les Fortunes mineures et les mikokami. Les plus puissantes de
ces entités, les êtres souvent considérés comme des Fortunes
mineures, sont tout à fait différents de simples esprits de la
nature. Ces Fortunes mineures ont plus de pouvoir, mais elles se
distinguent également en étant associées à un domaine particulier
de la vie quotidienne. Par exemple, un mikokami qui vit dans le
parchemin sur lequel on a écrit un poème important peut avoir un
certain pouvoir sur le message ou la création d’une œuvre
particulière, mais Tengen, Fortune mineure de l’écriture de l’art
et de la littérature, influence toutes les œuvres littéraires.
Si elles ne reçoivent pas les mêmes
honneurs que les Sept Fortunes, les Fortunes mineures n’en sont pas
moins régulièrement vénérées. Ainsi Musubi-no-kami, Fortune du
mariage, est adorée par les familles de ceux qui projettent de se
marier tandis que Suitengin, Fortune de la mer, reçoit les prières
des marins.
Et
les shugenja dans tout ça ?
Les shugenja entretiennent une
relation particulière avec les mikokami, dans la mesure où les
esprits de la nature sont essentiels au fonctionnement de leur magie.
Plus encore que les autres Rokugani, les shugenja sont conscients de
l’existence des esprits des éléments. A noter que les shugenja
adeptes du Culte des Fortunes adorent aussi bien les Fortunes
mineures que les Majeures.
Comme la plupart des paysans et des
samouraï, les shugenja se rendent dans les temples et sanctuaires
consacrés aux Fortunes Majeures aussi souvent que possible, et leur
adressent des prières tous les jours. Bien qu’ils se sentent plus
proches des mikokami que des Fortunes Mineures, les shugenja sont
tout aussi succeptibles de prier une Fortune mineure que d’honorer
une Fortunes Majeures. En fait, quand ils lancent leurs sorts, les
adeptes du Culte des Fortunes prennent grand soin de remercier au
moins une Fortune mineure en plus des esprits de la nature
spécifiques qu’ils ont invoqués.
Les Sept Fortunes Majeures :
- Benten, fortune de l’amour
romantique
- Daikoku, fortune de la richesse
- Ebisu, fortune du travail honnête
- Bishamon, fortune de la force
- Hotei, fortune de la satisfaction
- Jurojin, fortune de la piété, des
soins et de la longévité
- Fukurojin, fortune de la sagesse.
Quelques Fortunes Mineures :
- Hantei Jimmu Tenno, fortune du monde
invisible des esprits
- Zocho, vent du sud
- Jikoju, vent d’est
- Komoku, vent de l’Ouest
- Tamon, vent du Nord
- Megumi, fortune de la conduite
héroïque
- Inari, fortune du riz et des renards
- Osano-Wo, fortune du feu et du
tonnerre
- Suitengu, le gardien des eaux
- Tenjin, fortune de l’écriture et
de la littérature
- Sudaro, fortune de la persévérance
- Tsukune, fortune de la renaissance.
- Yu Weh, fortune de l’Acier et des
forgerons.
- L’anonyme fortune de l’ironie
- Jizo, fortune de la miséricorde.
- Ekibyogami, fortune de la maladie et
de la pestilence
- Musubi-no-kami, fortune du mariage.
- Hotogitsu, l’oiseau de la chance
- Emma-o, fortune de la mort et juge
du monde souterrain.
– Toyouke-Okikami, fortune du bon
grain.
- Isora, fortune des rivages
- Kaze-no-kami, fortune du vent.
- Kenro-ji-jin, fortune de la Terre
- Kojin, fortune de la cuisine.
- Koshin, fortune des routes.
- Kuroshin, fortune de l’agriculture.
- Sengen, fortune du mont Sengen.
- Uzume, fortune de la danse.
- Xian, fortune de la fidélité.
- Fudo, fortune des flammes et de
l’astrologie
- Ko-no-hama, fortune des fleurs.
- Jigami : terme général pour
la fortune du fondateur d’un village ou le premier paysan.
- Okuni-noshi, fortune de la médecine
et de la magie.
- Ryujin le dragon, fortune des eaux
profondes
- Kisada, fortune de la persistance
- La fortune de la pierre (son nom a
été oublié)
- Natsu-togumara, fortune du voyage et
de l’expérience
- Hofukushu, fortune de la vengeance.
- Sadahako, fortune des geishas et des
artistes (l’édit de Hantei VII est considéré comme un fable,
mais le Clan du Scorpion lui rend hommage. On ne possède pas de
preuves pour infirmer ou confirmer).
-
Hamanri, fortune de la compassion et du pardon
-
Hujokuko, fortune de la fertilité.
Etc…