vendredi 26 juin 2020

Ellipse et gain des personnages (fin de scénario 4)

Avant toute chose je vous invite à lire les événements qui se déroulent dans les semaines suivants le 4e scénario:

-vous recevez un courrier d'Akodo Toturi, Champion du Clan du Lion, qui vous remercie pour votre action et vous assure de l'amitié de son Clan et de sa Famille en ces temps troublés. Il s'excuse de ne pouvoir vous rencontrer personnellement mais est entièrement concentré sur la résolution du conflit en cours contre le Clan de la Grue. 

-vous êtes reçu par Doji Satsume, Champion du Clan de la Grue et Champion d’Émeraude, qui tient à entendre de vive voix votre récit des événements et vous féliciter personnellement. 

-vous êtes reçu à la Cour impériale, où en présence de toute la noblesse d'Otosan Uchi, vous êtes honorés comme Protecteurs de l'Empire par l'Empereur, Hantei XXXVIII en personne. Vous obtenez le droit de porter le mon de l'Empereur dans votre mon personnel. Ce mon sera conservé par vos enfants à votre mort. Pasu, la famille Seppun se rapproche de toi pour te proposer de reprendre ton nom si tu le souhaites.

-vous vous rendez compte que vos histoires sur les Dragons d'Obsidienne et de Jade laissent dubitatifs vos interlocuteurs. Ils ne remettent pas en cause vos actions et vos victoires, mais sont sceptiques sur l'existence en Ningen-do d'entités divines de cette puissance, incarnées dans des mortels, et inconnues de tous sauf de vous...

Deux années vont passer entre la fermeture de Toshigoku et le prochain événement majeur de vos vies.

Vous allez gagner vingt points d’expérience par année. 

Tous les deux ans vous gagnerez une spécialisation gratuite.

De plus vous pouvez noter dans vos compétences:
-vous gagnez automatiquement un rang dans la compétence "Connaissance: Royaumes Spirituels" ou un rang dans la compétence "Connaissance: Fantômes".
-vous gagnez automatiquement un rang dans la compétence "Art de la guerre".
-vous gagnez automatiquement deux rangs dans la compétence "Connaissance: Clan du Lion" pour votre découverte de ce Clan particulier de Rokugan.
-vous gagnez automatiquement un rang dans la compétence "Equitation"

De plus:
-vous montez immédiatement au rang 8 en Gloire.

De plus vous pouvez noter dans vos avantages :

Scénario 1 / Touché par le Dragon de Jade: Le personnage s’imprègne peu à peu de l’essence du Dragon de Jade, et apprend à en canaliser le pouvoir dans son enveloppe physique.
Effets en termes de jeu : +1g1 aux jets liés à l’Anneau de Terre (jets faisant appel au Trait Constitution, au Trait Volonté ou à l'Anneau de Terre).

Scénario 2 / Lié au Tengoku : Le personnage renforce ses liens avec les royaumes les plus bénis des Cieux, et notamment le Tengoku, royaume d'origine du Dragon de Jade, et entre de plus en plus en opposition avec Jigoku.
Effets en termes de jeu : +2g0 aux jets de Terre pour résister à la Souillure.

Scénario 3 / La force du Dragon : Le personnage renforce ses liens avec l'étincelle du Dieu qui l'habite et sa constitution devient littéralement inhumaine.
Effets en termes de jeu : vous comptabilisez vos points de vie avec Terre x3 au lieu de Terre x2

Scénario 4 / Croire en sa destinée : Votre personnage est maintenant totalement habité par la conviction profonde d'agir au nom d'une entité divine, et avec le soutien des Fortunes et des Dragons Célestes.

Effets en termes de jeu : lorsque vous agissez au nom du Dragon de Jade, vous pouvez ajouter votre Anneau de Terre à vos jets de dés.

Je vous rappelle les cadeaux de Kuni Yusuke, et qu'il ne se passe rien si vous n'en faites rien pendant l'ellipse et/ou les scénarios:

Pour Pasu : Éventail de guerre aux couleurs du Clan du Lion :
Tessen de métal orange laqué sur la face duquel on a peint le kanji « toujours ».
Les nombreuses escarmouches et batailles menées à Shinomen Mori à la tête des ronins ont ranimé peu à peu le kami de l'éventail de guerre, endormi jusque là. La plus grande bataille que le Clan du Crabe ait connu depuis des siècles continue de renforcer l'esprit du tessen qui se lie de plus en plus à son porteur.

Effets en termes de jeu : 
  • le porteur de l'éventail de guerre se voit accorder l'avantage "Tacticien".
  • le porteur de l'éventail de guerre se voit accorder l'avantage "Leader-Né". Dans le cas ou le porteur possède l'avantage leader-né il est capable de donner le bonus prévu par l'avantage à une unité d'hommes sous ses ordres (dix/vingt hommes) sur un jet d'art de la guerre réussi"
  • le porteur de l'éventail de guerre se voit accorder l'avantage "Grande destinée".

Pour Isawa Masaru : Baguettes de divination dans une boîte richement ornementée portant le mon du Clan du Dragon:
La boîte contient 21 baguettes gravées de kanjis semblant constituer les phrases d’Haikus. 

Nécessite la compétence Connaissance: Théologie (Shintao) pour essayer de les comprendre (pas l'Avantage Sage, la compétence, au moins à 1, et la spécialisation). Si tu veux les étudier, il faut y passer un peu de temps pendant ton ellipse.

Effets en termes de jeu :
 
En présence des baguettes et à condition de se concentrer sur la réalisation des haïkus, on bénéficie d'un bonus de +15 à tous ses jets de Méditation. 

Pour Toritaka Ayame : Mempo aux couleurs du Clan du Crabe :
C’est un happuri, un masque complet couvrant l’ensemble du visage, représentant un Oni grimaçant.
Les nombreuses escarmouches et combats menés avec Hida Kurutse contre des créatures de Jigoku et des mortels corrompus ont ranimé peu à peu le kami du mempo, endormi jusque là. En affrontant couragement parmi les créatures les plus atroces et terribles de l'Outremonde, l'esprit du mempo est désormais pleinement éveillé et semble satisfait de son porteur.

Effets en termes de jeu : 
Le porteur du mempo voit ses jets de volonté contre la Peur baisser de ND de 10 x Rang de Maîtrise (Exemple: Une créature avec Peur à 7 impose un jet de Volonté ND40. Un porteur Rang 3 effectuera un jet de Volonté ND10).


Chaque année vous pouvez soit :

-rester à l’Otokodate et étudier. Vous avez accès à la plupart des connaissances en lien avec le surnaturel et l’histoire au sens large. Vous pouvez également monter des traits et des compétences physiques (il y a le dojo pour ça). Vous vous lierez plutôt aux membres de l’Otokodate.

-partir sur les routes et protéger l’Empire de ses ennemis cachés. Vous monterez plutôt vos compétences physiques et sociales. Vous pourrez vous lier à des personnalités issues de l’Otokodate, si vous travaillez avec eux, ou voyager en chasseur solitaire, et faire des rencontre aléatoires.

-retourner dans votre Famille pour étudier. Il est tout à fait possible de retourner auprès de votre Famille pour étudier, mais dans ce cas il est possible que vos supérieurs dans votre Clan vous trouve des « activités » pour rentabiliser votre présence. Vous développerez des liens avec des personnalités de votre Famille.

-étudier auprès d’un autre Clan / Famille. Possible mais dans ce cas vous développerez une dette envers eux, et des liens avec des personnalités de ce Clan.

Cas spécial avec le Clan du Crabe: vos actions sur le Mur et à Shiro Kuni vous ouvre toutes les portes du Clan. Vous pouvez faire vos demandes au MJ pendant l'ellipse.

-autre chose. Le MJ est là pour assouvir vos idées les plus farfelues. N'hésitez pas à proposer.

Les gains d'avantages / désavantages sociaux:

Nouveauté de l'ellipse 2: Vous pouvez renforcer vos liens avec des PNJs déjà dans vos relations (augmenter le niveau de la relation) et/ou en développer de nouvelles en fonction de vos choix. Je pourrai vous faire des propositions et vous choisirez ce que vous préférez.

Les ellipses sont l’occasion de gagner des avantages / désavantages sociaux. L’objectif est d’introduire et de vous lier à des PNJs importants pour la suite de la campagne. Ces gains, offerts par le MJ, n’excluent pas l’achat d’avantages particuliers avec l’expérience, ils s’y ajoutent et symbolisent les liens noués avec des personnalités de Rokugan au fil des années.

Les avantages / désavantages concernés sont :

-Relations
-Ennemi juré
-Lien de dépendance
-Obligation
-Chantage
-Harcèlement
-Favori de la cour
-Heureuses fiançailles
-Amères fiançailles
-Sombre secret

Les gains d’avantages et de désavantages sociaux seront toujours liés à vos actions pendant les ellipses. Ils concerneront majoritairement des gains, mais pour la construction de la campagne et tout simplement la logique (on ne peut devenir un héros sans se faire des ennemis…), il y aura également des gains de désavantages.

Ces avantages n’entraînant pas de coût en points, ils conservent néanmoins leur valeur en point pour simplifier la lecture. Seule simplification, la valeur d’influence des relations / ennemis jurés est fixée par le MJ en fonction du PNJ concerné et n’est pas chiffrée (elle est amenée à évoluer au fil de l’eau).

jeudi 18 juin 2020

Connaissance: Héraldique (aide de jeu)


Aide jeu réalisée à partir du webzine 14 de la Voix de Rokugan.

Compétence de connaissance : Héraldique

Art de la Guerre

L’héraldique est la petite sœur de l’Art de la Guerre. En effet connaître son adversaire, reconnaître ses troupes et transmettre ses ordres sont autant d’usages de l’héraldique.

L’héraldique est la, science du blason, de l’étude des armoiries. Mais c’est aussi un champ d’expression artistique et militaire. Elle s’est développée au fil des ans, comme système cohérent d’identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées.

Le mon (), ou kamon (家紋), est un insigne héraldique initialement utilisé par les clans de samouraïs pour se reconnaître plus facilement sur les champs de bataille. Ils se présentent généralement sous la forme de dessins stylisés à l'intérieur d'une forme géométrique.

A Rokugan, si les principaux symboles sont assez simples les mon personnel peuvent se montrer beaucoup plus complexes et leur étude permet de mieux connaître leur porteur.

Bannières

Nobori
Grande bannière tenu par une perche de plusieurs mètres de haut terminée en croix ou en gamma « Γ ». Les Nobori sont utilisés dans l’armée pour distinguer les différentes unités engagées. Ils gardent encore leurs fonctions militaires bien qu’un usage plus mercantile en soit fait par les commerçants. Ainsi les rues commerçantes sont souvent envahies par des bataillons de Nobori utilisés comme panneaux publicitaire.

Uma-Jirushi
Ces imposantes oriflammes servaient sur le champ de bataille à identifier le général. Plus grands et plus voyants que les Nobori, les Uma-Jirushi doivent être plantés au sol ou portés par un porte étendard à cheval. Ce sont les drapeaux qui ont les formes les plus artistiques. En effet pour embellir leurs escortes les nobles rivalisent d’originalité.

Sashimono
La plus connue des bannières. Elle est portée par les soldats pour identifier les troupes pendant les batailles. Ils ont une forme assez proche des Nobori dont ils sont une version plus petite et légère.

Le Mon

Clan
Le kamon principal qu’un samouraï porte, il est toujours visible.
Au combat les membres d’un clan arborent ses couleurs dans le dos de leurs armures. Même les ashigaru ou les rônins enrôlés pour les batailles se doivent de porter le kamon du clan pour lequel ils combattent. Il est aussi d’usage que les sashimono équipant les troupes aient le symbole du clan sur un fond colorés indiquant la fonction de l’unité (Archers, Fantassins, Lanciers…)

Famille
Les samouraïs sans kamon de famille ne sont que des rônins. Plus que le symbole d’une filiation le kamon d’une famille en représente les Ancêtres. Insulter un kamon de Clan est déjà une offense grave, insulter celui d’une Famille ne peut se régler que par un duel.
Le kamon familial se porte sur l’épaule gauche, pour garder ses ancêtres proches de son cœur ou sur l’épaule droite afin qu’ils guident le bras d’arme.
La mode et l’esthétique ont cependant modifié le port du kamon familial : les kimono de cour richement brodés ne laissent que peu d’espace pour un kamon. Ainsi sont apparus des accessoires portant les couleurs des Ancêtres. Le plus utilisé est une écharpe que l’on porte par-dessus le kimono.

Maison
Il s’agit ici du mon de la famille de sang. Souvent héritage d’un glorieux ancêtre direct, le mon de maison se fait plus discret. Il se porte sur les manches du kimono.
Les samouraïs n’ayant pas de filiation prestigieuse portent en lieu est place du mon de Maison celui de leur École. Hommage rendu aux Maîtres, il n’est pas déshonorant de montrer ainsi son respect à l’enseignement que l’on a suivit.
Les bushi le font souvent figurer sur leurs armes, notamment sur un médaillon accroché au manche de l’arme par un cordon. De même, les courtisans et shugenja le placeront sur un éventail précieux ou un objet personnel comme un étui à parchemins.

Personnel
L’usage d’un mon personnel répond avant tout à un coté pratique : être connu et reconnu.
Dans un univers où l’apprentissage de la lecture et l’écriture n’est pas accessible à tous la symbolique est très utile. Ainsi les mon personnels sont très largement utilisés par l’ensemble de la population.
Ces mon non aucune valeur légale, et ne sont rien d’autre que des signes de reconnaissances. Cependant il existe des cas de mon personnel accordé aux samouraïs les plus méritants. Un seigneur peut ainsi permettre à un de ses sujets d’utiliser officiellement un mon. Ce mon individuel se transmet aux héritiers et devient ainsi un mon de Maison. Le seigneur doit cependant faire officialiser le mon et engager une procédure administrative auprès de la famille Mya, grande dépositaire du savoir héraldique de Rokugan.

Héraut dans l’Empire

Un héraut, ou héraut d'armes, est un officier de l'office d'armes, chargé de faire certaines publications solennelles, ou de porter des messages importants. Ce sont de véritables experts en héraldique et d’une aide très précieuse sur un champ de bataille.

Cependant en temps de guerre les hérauts ont une fonction qui va au-delà de celle de simple observateur. Ils ne sont pas armés, et n’ont aucune valeurs en tant qu’otage ou prisonnier, ils bénéficient d’une immunité diplomatique et peuvent se déplacer librement pour assurer leur mission. Un seigneur assez important pour avoir une petite troupe aura un héraut. Ce dernier a alors un rôle proche d’un émissaire ou d’un ambassadeur, toute proportion gardée.

L’autre fonction des hérauts est de transmettre les ordres lors des batailles. Dépositaire des connaissances codées ils utilisent de petits fanions qu’ils positionnent selon les ordres.

Connaissance: théologie (aide de jeu)


Aide jeu réalisée à partir des aides de jeu de Pénombre, de Nadir et du livre l’Empire d’Émeraude pour la 3e édition.

Compétence de connaissance : Théologie

Plan de l'aide de jeu:
-la création du monde
-l'Ordre Céleste
-l'organisation de la religion
-les rites
-la vie, la mort et le reste
-la cohabitation du Tao de Shinsei, du culte des Kamis et du culte des Fortunes
-le culte des Kamis
-le Shintao
-le culte des Fortunes


La Création du Monde

Les Origines

Au commencement, il n'y avait que le Néant, éternel, intemporel. Alors le Néant prit conscience qu'il était seul et il éprouva la Peur. Puis, il eut envie de ne plus être seul et éprouva le Désir. La Peur et le Désir devinrent réels et le Néant comprit qu'il avait changé la nature même du Rien, qui aurait du demeurer immuable. Alors, il connut le Regret. Mais le Regret venait trop tard car par son action, le Néant venait de provoquer la Création.

Au début, la Création était comme un œuf dont le blanc et le jaune auraient été mélangés, une sorte de pâte composite sans réelle signification. Graduellement, le mélange se fit moins confus et les choses se séparèrent pour former la Terre et les Cieux.

Au cœur des Cieux qui venaient de naître apparurent les Trois Dieux dont le nom est tenu secret depuis les origines. Les Trois demeurent mystérieux et leur pouvoir incompréhensible mais ils décidèrent que pour façonner l'ensemble de la Création, il leur faudrait la confier à d'autres êtres. C'est ainsi qu'ils créèrent le premier homme et la première femme avant de se retirer à jamais.

L'homme et la femme ouvrirent les yeux et contemplèrent la Création autour d'eux. Le besoin de la façonner était présent en eux, légué par les Trois Dieux. Après de nombreuses réflexions et discussions, l'homme et la femme décidèrent d'une façon de faire. Ils parcourent alors la création et donnèrent un nom à chaque chose qu'ils rencontrèrent, à chaque idée qui traversa leurs esprits. Et lorsqu'ils en eurent terminé, ils se nommèrent enfin eux-mêmes à leur tour et décidèrent de s'installer dans les Cieux.

L'homme prit le nom d'Onnotangu et devint le Seigneur Lune. La femme prit le nom d'Amaterasu et devint la Dame Soleil. Dans leur royaume céleste, ils s'entourèrent d'autres esprits, certains issus des éléments eux-mêmes qui constituaient la Création et d'autres d'origine plus mystérieuse ou exotique. Les esprits des éléments furent nommés Dragons par le Soleil et la Lune tandis que les autres furent collectivement désignés comme étant les Fortunes. Puis, Onnotangu et Amaterasu contemplèrent ce qu'ils venaient d'accomplir.

Ningen-Do, la Terre des Mortels et les Anciennes Races.

Depuis les Cieux, Amaterasu et Onnotangu parcouraient sans cesse la Création et en particulier la Terre, ou naquirent par leur volonté les montagnes, les océans, le vent et les arbres ainsi que bien d'autres choses. Certaines des créatures qu'ils nommèrent commencèrent elles aussi à s'intéresser à ce qui les entourait et bientôt elles se mirent à penser, puis à parler, à construire.

Les Anciennes Races sont retombées dans l'oubli mais l'on sait que plusieurs arpentèrent la Terre, le Ningen-Do, avant les hommes. D'ailleurs, "ningen" désignant l'humanité, il est évident que ce monde connut d'autres noms avant que les hommes n'y apparaissent. La plus puissante des Anciennes Races était celle des Naga qui bâtit de grandes cités et se livra à de grandes guerres. Leur puissance éclipsa celle des autres races qui peuplaient Ningen-Do et ils en vinrent à se considérer comme les maîtres de la Terre. Mais un jour, le Soleil pâlit et les Naga s'assoupirent lentement, les uns après les autres, jusqu'à ce que leurs cités désertées tombent en ruines

Les Enfants de la Lune et du Soleil

Onnotangu Seigneur Lune avait de tous temps couru après Amaterasu Dame Soleil. Un jour, leur jeu s'interrompit lorsqu'il parvint à la rattraper et que le premier homme put enfin s'unir à la première femme. Leur union fit pâlir la lumière de Dame Soleil pendant longtemps et les Naga s'enfoncèrent dans l'éternel sommeil. Lorsque l'éclat d'Amaterasu reprit sa pleine puissance, elle venait de mettre au monde les neuf enfants qu'elle avait conçu avait Onnotangu, sept garçons et deux filles.
- le premier né était Hida, le plus grand et le plus fort.
- juste après lui vint la douce Doji dont la beauté n'eut jamais d'égal
- Togashi vint en troisième, le regard songeur et bien trop lucide
- Akodo volontaire et impétueux le suivit
- les jumeaux Bayushi et Shiba arrivèrent ensuite. Tous deux partageaient la même intelligence vive mais celle de Bayushi était emplie d'ironie alors que Shiba était plus sensible.
- Shinjo fut rapidement reconnue comme la plus vive et la plus aventureuse des enfants
- Fu Leng avait hérité des qualités de la plupart de ses frères et sœurs
- Hantei le petit dernier était aimé de tous, mais Fu Leng aurait préféré avoir cet amour.

Onnotangu et Amaterasu regardèrent leurs enfants mais alors que Dame Soleil leur souriait avec amour et fierté, le visage de leur père devenait de plus en plus froid et hostile avec le temps. Dans son coeur, Onnotangu jalousait sa progéniture et craignait qu'un jour elle ne décide de se rebeller contre son autorité, car il était clair que tous les neuf préféraient de beaucoup leur mère et se tenaient à l'écart de lui.

Alors, malgré les protestations de Dame Soleil, Seigneur Lune pourchassa ses enfants encore jeunes à travers le Paradis Céleste dans l'intention de les dévorer. Amaterasu le suivit et tenta par ses larmes et sa douce voix de l'amadouer mais rien n'y fit. Elle décida alors de se montrer plus subtile et sans plus rien ajouter, elle le suivit avec humilité. En silence, ses larmes tombèrent du Paradis Céleste et se posèrent sur la terre du Ningen-do ou elles demeurèrent, oubliées.

Tout à sa folie et aveuglé par cette soumission apparente, Onnotangu retrouva ses enfants l'un après l'autre et les dévora. Il dévora Hida et Akodo qui tentèrent de se dresser face à lui, il dévora Doji qui voulut l'attendrir ainsi que Shiba et Togashi lorsqu'ils tentèrent de le raisonner. Il dévora même le rusé Bayushi ainsi que Fu Leng qui s'était tapi dans un recoin obscur. Mais Onnotangu ne dévora pas Hantei et mal lui en prit.

En effet, Amaterasu accompagnait toujours son époux et bien que son cœur saigne en le voyant dévorer leurs enfants, elle continua à lui faire croire qu'elle s'était résignée à lui obéir. A chaque fois qu'Onnotangu attrapait et avalait un des enfants, Amaterasu lui offrait une coupe de saké discrètement mêlée d'une goutte de poison à boire. Onnotangu, sensible à cette attention et assoiffé après ses sinistres repas, ne se fit pas prier et but tout le saké que lui offrait sa dame. Finalement, ivre d'alcool et l'esprit enténébré par le poison, il retrouva Hantei mais ne remarqua pas qu'Amaterasu venait de le remplacer par un gros rocher. Il avala la pierre avant de s'endormir, l'esprit embrumé, l'estomac lourd de sa progéniture et de la pierre.

Durant le sommeil de Seigneur Lune, Dame Soleil emmena le petit Hantei avec elle et le cacha. Elle vint souvent le voir en secret et lui apprit qu'il faudrait qu'une fois adulte il venge ses frères et sœurs. Hantei grandit ainsi et s'entraîna chaque jour, le cœur empli d'appréhension à l'idée de devoir retourner affronter son père. Mais lorsque Onnotangu sortit de son sommeil, Hantei était prêt et se tenait face à lui l'épée à la main. Leur affrontement fut le plus terrible de l'histoire de la Création et Onnotangu faillit vaincre son dernier fils mais lorsque celui-ci entendit les gémissements de ses frères et sœurs encore vivants dans l'estomac de leur père, il eut un sursaut de courage et de son épée il ouvrit le ventre de Seigneur Lune alors que celui-ci frappait un coup terrible qui causa une brèche entre les Cieux et la Terre. Le sang de Seigneur Lune ainsi que ses enfants libérés de ses viscères tombèrent avec Hantei à travers la brèche entre les mondes. Onnotangu tenta de retenir le dernier de ses enfants à tomber, Fu Leng, mais Hantei lui trancha la main et celle-ci tomba avec son frère à la suite des autres enfants.

Le sang de Seigneur Lune quant à lui devint une pluie qui se mélangea avec les larmes qu'avait autrefois versée Amaterasu lorsque son époux avait dévoré leur progéniture. Des larmes du Soleil et du sang de la Lune mêlés naquirent des multitudes d'hommes et de femmes qui commencèrent à se rassembler et à s'interroger sur le monde. Cette humanité primitive vit un soir neuf étoiles tomber du ciel nocturne. Huit d’entre elles se posèrent ensemble près d'un grand océan tandis que la neuvième allait s'écraser à l'écart. Les neuf enfants de la Lune et du Soleil venaient d'arriver sur la terre.

La naissance de l'Empire

Lorsqu'ils arrivèrent sur le Ningen-Do, la terre des humains, les enfants de la Lune et du Soleil étaient des adultes dont les origines divines apparaissaient évidentes. A l'exception de Fu Leng qui avait chu à l'écart et dont on ne savait ou il pouvait être, les autres étaient arrivés ensemble près d'une petite colline basse et leur présence effrayait les tribus humaines primitives attirées là par la chute des étoiles. Après un long conciliabule, les Enfants comprirent que leur nature divine avait en partie disparue et qu'ils étaient devenus un peu comme ces humains primitifs, eux aussi issus de la Lune et du Soleil bien qu'ils n'aient été ni désirés, ni attendus. Les Huit décidèrent alors qu'il leur faudrait guider la jeune humanité inattendue des Cieux et lui enseigner les voies célestes afin qu'elle ne cause pas de catastrophes en demeurant seule dans l'ignorance. Mais avant cela, il leur fallait déterminer comment se partager cette souveraineté sur les hommes.

Ils décidèrent d'un tournoi dont le vainqueur serait nommé Empereur et régnerait sur les mortels, aidé de ses frères et sœurs. A la surprise des autres, Togashi déclara qu'il ne participerait pas au tournoi car il en connaissait déjà le vainqueur et n'avait aucune intention de devenir Empereur. Ce tournoi prit la forme de nombreuses épreuves dont les détails ont été oubliés, la dernière étant un combat fraternel.

Hida affronta Shinjo mais sa force ne put surpasser la vitesse de sa sœur. C'est la vitesse même de Shinjo qui permit à Bayushi de triompher d'elle en jouant de ses ruses afin que l'impétuosité de Shinjo se retourne contre elle. Mais Bayushi ne pouvait espérer tromper son jumeau Shiba et fut vaincu à son tour.

Shiba affronta alors la magnifique et frêle Doji qui se garda bien de passer à l'attaque, sachant que son frère saurait tirer partie de ses moindres gestes. Shiba dut donc se résoudre à prendre l'offensive et fut défait par sa sœur.

Mais Doji ne pouvait espérer vaincre Akodo car bien que son cœur soit impétueux, celui ci savait le discipliner et son esprit acéré avait observé tous les combats précédents. Il défit facilement Doji.

Alors, Akodo se tourna vers Hantei et tous deux s'affrontèrent. Akodo était un guerrier né mais Hantei avait affronté Seigneur Lune et son talent valait le sien. Le combat s'éternisa et Akodo sentit la colère croître en lui, d'autant plus vive que les yeux de son frère étaient étrangement tristes. Finalement, Akodo céda à cette colère et prit le dessus mais alors qu'il s'apprêtait dans un élan de haine pure à tuer Hantei, celui ci parvint avec sa lame à capter un reflet du Paradis Céleste qu'il projeta dans les yeux d'Akodo. Alors, éclairé par la Lumière des Cieux, Akodo réalisa qu'il avait failli tuer son frère sous le coup de la colère et qu'en l'aveuglant, Hantei aurait facilement pu le frapper s'il l'avait voulu. Akodo admit sa défaite et jura que lui et tous les mortels qui le suivraient serviraient Hantei à jamais. Et l'on raconte qu'en entendant cela, Togashi qui était resté assis à l'écart se contenta de sourire avec tristesse.

Hantei devint alors Empereur. Il proclama que toutes les terres ou son règne s'étendrait formeraient son empire et que cet empire aurait pour nom Rokugan. Il déclara aux mortels encore éblouis par le tournoi que l'Empereur et ses frères et sœurs les guideraient en échange de leur obéissance. Les Enfants de la Lune et du Soleil entreprirent de construire une nation de lumière et bientôt, de par leurs origines divines, on les nomma aussi les Huit Kami Fondateurs. Chacun des sept frères et sœurs de Hantei entreprit de rassembler des hommes et des femmes à son service et fonda un clan qui se voua au service de l'Empereur.

Hida se rendit dans le sud-ouest et fonda le Clan du Crabe, établissant ses domaines au pied de la Chaîne du Crépuscule, un territoire dur et ingrat ou ses suivants s'endurcirent afin de ressembler au plus fort des huit Kami fondateurs de l'Empire. L'endurance, la volonté et l'intransigeance de Hida devinrent vite légendaire mais attirèrent à lui nombre d'hommes forts et résolus.

Akodo se voua à la protection de son frère Hantei et les rares mortels qui parvinrent à satisfaire sa nature exigeante formèrent le Clan du Lion et l'ossature des armées impériales. Akodo était aussi exigeant et courageux que Hida mais plus calculateur, plus subtil. Ses suivants écoutèrent ses enseignements et c'est à lui et à ceux qui le suivirent que l'on doit la majeure partie des traités de stratégie et autres textes militaires.

Doji, la sœur préférée de Hantei, entreprit avec lui de bâtir une civilisation qui pourrait autant que possible respecter la magnificence et la sagesse des Cieux. Ses suivants formèrent le Clan de la Grue et devinrent rapidement incontournables pour tout ce qui concernait la loi, les arts, le gouvernement et la politique. La beauté de Doji, sa douceur, sa subtilité attirèrent à elle des artistes, des penseurs et bien des gens qui aidèrent à faire des tribus humaines rassemblées une véritable nation.
Shinjo, toujours avide de découverte et de voyage, fut chargée par son frère d'explorer les territoires qui bordaient la jeune nation en pleine croissance. Elle forma alors le Clan de la Ki-rin, un animal à corne ressemblant à un cheval et dont elle partageait la nature profonde, impétueuse, spontanée et vive.

Le rusé Bayushi quant à lui accepta de servir Hantei contre d'éventuelles menaces de nature plus subtile. Le monde était vaste, les mortels difficiles à comprendre et certains refusaient déjà de servir les Kami et affrontaient les suivants d'Akodo, de Shinjo ou de Hida. Bayushi choisit alors la voie de l'ombre et créa le Clan du Scorpion qui jura de protéger l'Empire par tous les moyens possibles.

Shiba, son frère, plus préoccupé par la nature intrinsèque des mortels et par leurs croyances établit le Clan du Phénix et tenta de comprendre comment concilier les religions qui existaient avant l'arrivée des Kami et les vérités que ceux-ci pouvaient apporter aux hommes. Shiba a toujours été réputé pour sa compassion ainsi que sa modestie et les premiers shugenja, les premiers prêtres magiciens de l'empire, sont originaires du clan du Phénix.

Enfin, fidèle à lui-même Togashi se retira dans les montagnes du nord et n'accepta que de rares mortels qui comme lui souhaitaient mener une vie recluse, servant l'Empire mais ne se mêlant pas aux autres hommes. Ils fondèrent le Clan du Dragon qui demeure encore à ce jour le plus mystérieux et le moins bien connu de tous.

Et lentement, les Kami partagèrent leur sagesse avec les hommes. Hantei épousa une mortelle vassale de Doji et depuis ce jour, toutes les épouses des empereurs sont issues du clan de la Grue. Hida, Shiba, Bayushi et Akodo également prirent femmes parmi les mortelles tandis que Doji quant à elle acceptait se donner sa main à un escrimeur légendaire, Kakita, qui devint le premier champion de l'Empereur. Quant à Shinjo et Togashi, ils restèrent seuls pour des raisons bien différentes sur lesquelles leurs héritiers n'ont pas fini de discourir. Mais un jour, des créatures maudites et difformes venues du sud-ouest déferlèrent sur l'Empire. Fu Leng, le frère perdu, était de retour et il avait bien changé durant sa longue absence.

La Première Guerre, Shinsei et le Jour des Tonnerres

On découvrit plus tard que Fu Leng en tombant très loin au sud ouest avait creusé un profond cratère qui avait également transpercé les barrières entre les mondes. Le jeune demi-dieu avait ainsi abouti dans le Jigoku, l'enfer chaotique et putréfié. Lorsqu'il était parvenu à quitter le Jigoku en sortant du cratère, la corruption infernale l'avait imprégné et il s'était abreuvé à la source du mal. Du Puit Suppurant qu'il avait causé par sa chute, l'influence de la corruption s'étendit lentement aux terres environnantes, altérant la terre, les animaux, les plantes et même les humains.

Et Fu Leng ne revint pas seul de Jigoku puisque des démons sans nom ni forme, les Oni, l'accompagnaient. Pendant que ses frères et sœurs bâtissaient l'Empire de Hantei, Fu Leng avait rassemblé une immense horde d'oni et de créatures corrompues par l'influence du Jigoku et ses armées faisaient route vers l'Empire.

Lorsqu'il les rencontra, Fu Leng maudit ses frères et ses soeurs, niant que Shiba et Shinjo avaient un temps cherché à le retrouver et prétendit qu'ils l'avaient tous abandonné. Amer, gorgé par le pouvoir du Jigoku, il comptait désormais briser l'Empire, tuer sa fratrie et régner à leur place. Et si les terres corrompues ou il régnait sans partage et que l'on appelait désormais l'Outremonde n'étaient pas très étendues, ses serviteurs ne se contentaient pas de rester dans les territoires maudits mais menaçaient tous les humains au service des clans et de l'Empereur.

Hantei rassembla alors ses forces. Hida et son Clan du Crabe se trouvaient les plus proches des terres maudites souillées par Fu Leng et le Puits Suppurant. Hida jura de ne pas faillir à l'Empire et de retenir aussi longtemps que possible la horde de cauchemar. Les armées des autres clans convergèrent aussi vers le champ de bataille mais dans les mois qui suivirent les premiers affrontements tournèrent en faveur des forces venues de l'Outremonde.

Finalement, au plus fort des conflits un petit vieillard, un simple mortel, se rendit auprès de l'Empereur et lui apporta la solution qui devait lui permettre de remporter la victoire. Le vieil homme se faisait appeler Shinsei, ce qui signifie littéralement "la nouvelle voie" et même s'il n'était qu'un mortel, sa sagesse fut reconnue par les Kami comme supérieure à la leur. Certains disent que Shinsei n'a jamais existé, d'autres qu'il était déjà présent au moment du tournoi entre les Kami et d'autres qu'il n'était pas un homme mortel mais une Fortune, une divinité.

La légende prétend cependant que l'Empereur écouta longtemps le petit homme et que son frère Shiba consigna sur un parchemin l'ensemble de la sagesse que révéla le vieillard, formant ainsi le Tao de Shinsei. Bien que par la suite le Tao ait été en partie détruit et abîmé, il n'est pas de texte plus saint dans l'Empire. Shinsei révéla bien des choses à l'Empereur et certaines ne furent peut-être pas retranscrites par Shiba. L'on sait par contre que lorsque Hantei lui annonça qu'il comptait affronter Fu Leng en personne, le vieux sage que certains nomment aussi le Petit Maître l'en dissuada.

Shinsei expliqua à l'Empereur que ni lui ni les autres Enfants de la Lune et du Soleil ne pouvaient vaincre Fu Leng. Selon lui, les mortels malgré leur fragilité et leur ignorance avaient le potentiel de défaire le Sombre Seigneur car bien que leur venue n'ait été ni souhaitée, ni attendue, les humains avaient la faveur des Fortunes. Le Petit Maître pria alors l'Empereur de désigner sept guerriers mortels, sept Tonnerres, et de les lui confier. Ensemble, Shinsei et les Sept Tonnerres se rendraient jusqu'à l'endroit depuis lequel Fu Leng menait ses armées et ils provoqueraient sa défaite.

Ainsi fut fait. Il y avait sept clans au service de l'Empereur et chacun d'eux fut représenté par un de ses membres. Ensemble, les Sept Tonnerres et Shinsei se rendirent dans l'Outremonde pendant que l'Empire mené par Hantei et sa fratrie affrontait les armées de Fu Leng.

Alors que la plus titanesque bataille de cette guerre se livrait aux portes mêmes de la capitale et que la Horde semblait sur le point de l'emporter, les monstres au service de Fu Leng semblèrent tout à coup désemparés et Hantei comprit que leur maître venait d'être vaincu. Les armées de l'Empire remportèrent alors la victoire.

Tout l'Empire attendait le retour des Tonnerres et du Petit Maître mais les messagers venus du Clan du Crabe n'apportaient aucune nouvelle. Alors, Shiba se rendit à son tour dans l'Outremonde à leur recherche. Des Sept Tonnerres seule Shosuro, fille adoptive de Bayushi, revint de l'Outremonde et ni Shinsei, ni Shiba n'étaient
avec elle. Mourante, elle confia à son père adoptif et à l'Empereur que leur frère Shiba avait péri en tuant le Premier Oni qui servait Fu Leng, permettant ainsi à Shosuro de sortir vivante de l'Outremonde. Mais avec cette triste nouvelle, le dernier Tonnerre rapportait aussi le secret de la défaite du Sombre Seigneur : son âme avait été brisée et enfermée dans douze parchemins enchantés qu'elle avait avec elle. Tant que ces Douze Parchemins Noirs resteraient hors de portée des serviteurs de Fu Leng, jamais leur maître ne pourrait recouvrer son pouvoir et son corps mutilé resterait pour toute éternité enfermé dans son royaume corrompu. Ayant accompli son devoir et révélé cette vérité essentielle, Shosuro succomba enfin à ses blessures.

La guerre ne s'arrêta pas du jour au lendemain et après celle de Shiba, elle provoqua aussi la mort d'Akodo qui fit face à une armée maudite et provoqua de son rugissement une avalanche qui l'engloutit avec ses ennemis. Hantei lui-même avait été gravement blessé lors de la dernière bataille durant le Jour des Tonnerres et il finit par mourir en léguant son trône à son premier fils.

Les autres Kami Fondateurs connurent également des sorts relativement funestes pour la plupart. Hida passa plusieurs décennies à attendre en vain que son fils, qui était au nombre des Tonnerres, revienne de l'Outremonde. Finalement, il se retira en laissant le Clan du Crabe à son aîné d'un second mariage. Tandis que son clan continuait à œuvrer pour défendre à jamais l'Empire contre la menace des terres corrompues, le grand Hida suivit l'exemple de Shiba et partit pour l'Outremonde. On ne le revit jamais, pas plus qu'Atarasi son fils disparu.

Bayushi s'enfonça lentement dans le chagrin causé par la mort de Shosuro, la seule mortelle pour laquelle il avait un attachement réel. On raconte qu'il finit par se laisser dépérir. A moins qu'il ne se soit donné la mort par l'épée ou que son fantôme hante encore les terres du Clan du Scorpion.

Nul ne sait ce que devint Togashi qui se retira à nouveau dans les montagnes du Clan du Dragon dés la fin de la guerre. L'on sait seulement que lorsque sa soeur Doji se rendit dans les montagnes plus d'un siècle après leur chute du Paradis Céleste, les suivants de Togashi lui annoncèrent qu'un nouveau seigneur avait remplacé son frère et lui refusèrent l'entrée de leur château.

Peu avant la mort de Hantei, bien des années auparavant, celui-ci avait longtemps parlé avec son autre sœur Shinjo et tous deux en étaient arrivés à la conclusion que d'autres menaces extérieures à l'Empire pouvaient surgir des terres encore inexplorées. Shinjo avait donc mené le Clan de la Ki-rin hors des frontières de l'Empire, sur la route d'une longue errance dans des terres inconnues, une errance qui ne prendrait fin que huit siècles plus tard.

Tout contact était depuis longtemps déjà coupé avec Shinjo et Doji se retrouvait donc seule, dernière de sa fratrie encore en vie dans l'Empire à l'exception de Hida qui se préparait à partir à la recherche de son fils. Son époux était mort, ses enfants également et leurs propres enfants déjà en train d'élever la génération suivante. Alors, la Dame Doji se rendit jusqu'à la mer qui bordait les terres de son clan et un soir au crépuscule, elle s'enfonça doucement dans les flots. Le ressac ne rendit jamais son corps. Certains poètes de la Grue qui vénèrent son nom racontent que parfois, l'on peut voir au loin sa silhouette danser sur les vagues nocturnes.
Les Kami Fondateurs étaient tous morts ou disparus mais leurs enfants et leurs héritiers allaient devoir s'occuper de l'Empire qu'ils avaient bâti pendant les siècles à venir.


L’Ordre Céleste


Cet ordre est composé de deux niveaux :
- Un niveau que l’on peut qualifier de supérieur ou de purement spirituel.
- Un niveau inférieur ou humain.

Le niveau supérieur : il est composé d’entités spirituelles. Dame Lune et Sire Soleil sont au sommet, puis viennent à rangs égaux les Dragons Majeurs et les Fortunes Majeures. En dessous des Dragons Majeurs, on trouve les Oracles et les Dragons, au même rang. Enfin, tout en bas de l’échelle draconique se trouve les kamis élémentaires (mikokamis) et leurs équivalent spirituels, les ryu. Du côté fortuniste, les Fortunes Majeures dominent et les Fortunes mineures sont au niveau des mikokamis et des ryus.

Le niveau inférieur : il est composé des différentes castes sociales rokuganis. Au sommet, on trouve l’Empereur, leader politique et religieux de l’Empire.

En dessous, on trouve les Kuge, les samouraïs supérieurs, tels que les samouraïs secondant
l’Empereur (Champion d’Émeraude, Voix de l’Empereur, etc.) les Champions de Clan ou encore les daimyos de familles majeures.

Puis viennent les buke, les samouraïs de rang plus faible, qui comporte aussi bien les ji-samouraïs que les karos des daimyos. Le clergé, qui n’inclut pas les shugenjas, qui sont techniquement des buke, est composé des seuls moines.

Les Heimins sont les paysans, et autres individus de basse extraction.

Tout en bas de l’échelle sociale se trouve les Hinin, soit les individus de basse extraction qui effectue les corvées qui souillent le corps, tels que les bourreaux, les tanneurs, les fossoyeurs, etc.

Sont exclus les ronins, qui n’ayant pas de maître n’obéissent pas à l’Ordre et les Gaijins, qui sont exclus car ils ne croient pas aux dieux rokuganis.

Ce qu’il faut retenir de cet ordre c’est que chaque échelon doit obéissance au supérieur.


Organisation de la Religion


Héritier de Dame Soleil, l'Empereur est non seulement le dirigeant de l'Empire d’Émeraude mais aussi le gardien de ses institutions religieuses. Il est donc théoriquement l'autorité spirituelle suprême bien qu'en dehors du palais impérial cette autorité ne se manifeste qu'à travers quelques édits du souverain. L'essentiel de l'activité religieuse rokugani est orientée selon deux pôles :

- les Shugenja sont des prêtres membres de la caste des samurai et ils accomplissent donc toutes les formalités religieuses pour leur caste. Bien que certaines familles de l'Empire (les Isawa, les Yogo, les Asahina, les Agasha, les Soshi, les Kuni et les Kitsu entres autres) aient de très anciennes traditions spirituelles, il ne suffit pas de naître dans l'une d'elles pour devenir shugenja. En effet, en plus de leurs devoirs religieux, les prètres-samurai doivent leur statut au fait que les kami élémentaires répondent bien plus favorablement à leurs prières qu'à celles des autres mortels.

De nombreuses procédures visent à déterminer si les enfants issus de lignées prometteuses
attirent l'attention ou sont capables d'influencer les kami et ceux qui entrent dans ce cas de figure sont alors formés à devenir des shugenja. Il n'y a pas de shugenja heimin et l'on considère généralement que si les kami sont enclins à répondre aux prières de certains samurai, c'est bien parce qu'ils sont la caste privilégiée par les fondateurs de l'Empire et obéissent donc à des principes supérieurs.

Bien que l'on considère les prières adressées aux kami élémentaires comme l'équivalent de sorts magiques, il s'agit d'une magie sacrée qui n'a rien à voir avec la sorcellerie interdite, la maho. Chacune des grandes lignées de shugenja de l'Empire possède ses propres rituels et croyances qui détaillent et expliquent les innombrables mystères des kami élémentaires qui ne sont pas plus aisés à comprendre que les puissances du Tengoku. Bien que leur statut de religieux influence considérablement le quotidien des shugenja, ils demeurent aussi des samurai et sont donc amenés à représenter leur clan, fonder une famille, défendre leur honneur et ainsi de suite comme n'importe quel guerrier (bushi).

- l'autre versant religieux de l'Empire est constitué par les Moines qui se veulent les héritiers des enseignements de Shinsei. Les moines peuvent avoir des origines assez diverses.

Certains sont des heimin recueillis en bas âge par un monastère à la suite d'un désastre et élevés dans la rigoureuse discipline de leur ordre. La plupart des familles de samurai pratiquent également l'Inkyo ou retraite. A partir de quarante ans, un samurai peut choisir de se retirer du monde pour trouver l'illumination qu'il lui était impossible de chercher tant qu'il était accaparé par les devoirs de sa caste. Il lui faut alors renoncer à son nom et à tout ce qui faisait son ancienne vie et, avec la permission de son suzerain, quitter définitivement son clan pour entrer dans les ordres. Certains clans comme le Dragon ou le Phénix voient cette étape dans la vie d'un homme comme normale et même honorable alors que d'autres comme le Lion ou le Crabe s'y plient bien plus par respect des conventions qu'autre chose. Enfin, il peut arriver qu'un samurai plus jeune soit disgracié, forcé de se retirer du monde et de renoncer à son ancienne vie pour que l'on oublie ses actes honteux.

Les moines ne possèdent pas les pouvoirs des shugenja mais développent à travers une discipline physique et spirituelle rigide des potentialités humaines insoupçonnées. Ils s'intéressent davantage que les shugenja aux besoins spirituels des castes les plus modestes et nombre de monastères contribuent à l'entretien d'orphelinats ou d'hospices.

Les enseignements de Shinsei continuent à susciter de nombreux débats et durant les siècles, plusieurs sectes monastiques distinctes ont vu le jour. Bien que certaines soient apparemment en contradiction flagrante avec d'autres, toutes appartiennent à la Confrérie de Shinsei et suivent certains préceptes communs : l'ascétisme, la modestie, la compassion… Certains courants du Shinseisme prônent l'illumination à travers la méditation, d'autres à travers le culte des Fortunes, d'autres encore par le travail du corps et de l'esprit et malgré leurs différences, aucune ne tourne totalement le dos à l'une de ces voies.

Le Shinseisme, le Culte des Fortunes et les mystères des kami élémentaires ne sont pas mutuellement exclusifs et bon nombre de shugenja sont également très versés dans le Tao de Shinsei de même que plusieurs ordres monastiques assurent l'entretien de temples dédiés à certaines Fortunes ou ancêtres prestigieux. Bien que leurs origines et leur quotidien diffèrent sensiblement, les shugenja et les moines partagent bon nombre de préoccupations spirituelles et accueillent volontiers les samurai normalement voués à la guerre ou à la politique qui souhaitent partager leurs réflexions spirituelles et métaphysiques.


Les rites


Les rites quotidiens :

Méditation : il s’agit d’un rituel a portée plus philosophique, permettant au samouraï de retrouver une grande clarté d’esprit et donc être plus disposé à communier avec l’Univers, c’est la raison pour laquelle ce rituel est généralement pratiqué quotidiennement.

Bénédictions : Ceci est un des rôles les plus importants du shugenja, puisque de par son rôle de médiateur, il peut demander aux kamis d’accorder leur bénédiction à quelqu’un mais plus généralement à une des possessions de la personne, par exemple, bénir un champ afin que la récolte soit bonne. C’est un immense privilège, même pour un samouraï. Il est intéressant de noter qu’une bénédiction est par défaut « de fertilité », bénir quelqu’un ou quelque chose, c’est donc lui assurer une descendance nombreuse avant toute chose.

Prière pour le repas : « Le gruau de riz est efficace en cinq façons pour aider le voyageur qui emprunte la Voie. Ses bons résultats n’ont aucune limite et offrent la paix éternelle. »

Prière pour bénir un lieu : « Quelque soient les esprits qui sont réunis ici, qu’ils appartiennent à la terre ou vivent dans les airs, que tous soient heureux et écoutent attentivement ce qui est dit ».

Sorts : Là encore, c’est l’intercesseur, soit le shugenja, qui intervient en demandant aux kamis d’utiliser leurs puissances afin de lui venir en aide. Autant dire qu’un shugenja qui les méprise est un shugenja mort…

Vénération : l’un des piliers de la religion de Rokugan. On rend hommage aux êtres surnaturels et aux ancêtres, les remerciant pour leurs bienfaits. Pour cela, on se rend à l’autel qui leur est dédié et on y fait une offrande, généralement de l’encens tout en remerciant, généralement à voix basse, mais rien n’oblige à dire ses remerciements ou à les murmurer. Ce rituel est quotidien, car les ancêtres sont ce qui compte le plus pour quiconque. Notons que ce rituel sert également à maintenir le contact avec les Ancêtres, évitant ainsi leur courroux. Évidemment, si l’ancêtre a souillé l’honneur familial et ne s’est pas racheté, il ne sera pas vénéré, ce qui pourrait provoquer son ire.

Les rites hebdomadaires :

Prières : il s’agit ici de demander, que l’on soit médiateur « agrée » ou non, à un être surnaturel son soutien. Par exemple, un samouraï du clan du Crabe, avant une bataille importante, demandera à son Kami fondateur et aux Fortunes de son clan de lui accorder Force et Courage. La prière est ici sous forme hebdomadaire, car on y recourt régulièrement, de façon ordinaire, sans que cela soit quotidien.

Les rites particuliers :

Purification : lorsqu’un samouraï est souillé, notamment par le contact du sang, chose absolument impure, il doit demander à un Shugenja de le laver de cette souillure, sinon il est considéré comme un véritable paria par ses pairs. Les faits évoqués ci après concernent les coutumes communes aux divers clans.

« Tout le mauvais karma créé par mes peurs, mes envies et mes regrets, mon corps et mon esprit, je les confesse ouvertement et pleinement. »

Naissance : Une naissance est toujours un grand événement, en règle générale, des coutumes superstitieuses portent les familles à faire ou éviter de faire diverses choses et un Shugenja bénit l’enfant.

Gempukku : On peut comparer cette étape de la vie d’un Samouraï au baptême tel qu’il était vécu par les premiers chrétiens : une renaissance. La vie d’un samouraï commence à partir de ce moment là, c’est donc un moment symboliquement très fort.

Enterrement : Tous les corps que le Clan possède sont incinérés, afin d’éviter qu’un Adepte du Sang les réanime pour se constituer une armée. Les coutumes funéraires varient d’un Clan à l’autre, certains vivant plutôt bien la Mort, d’autres la dramatisant plus. Il y a toujours un repas après les funérailles. Le nombre de personnes présentent aux funérailles dépendent de la gloire du défunt.

Fête de mariage : Il y autant de traditions concernant le mariage que de clans, ou peu s’en faut. La seule chose qui reste probablement commune à tous est la purification et la bénédiction d’un Shugenja, qui bénit l’union au nom de Jurojin, Fortune de la Longévité et parfois de Benten, l’Amour Romantique, ou de Fukurokujin, Fortune de la Sagesse.

Rites et cérémonies diverses : De très nombreuses fêtes et festivals rythment la vie des Rokugani, et la plupart ont une dimension religieuse. Mais tous les événements du quotidien peuvent donner lieu à une cérémonie religieuse.

Le rite féminin des aiguilles. Le 27e jour du mois du Chien, toutes les femmes de la maisonnée s’agenouillent devant l’autel de la famille. Celle qui est à la tête de la maisonnée y place un bloc de tofu et y plante une par une toutes les aiguilles qui ont été tordues ou cassées durant l’année passée. Elle adresse une prière de remerciements à toutes les aiguilles qui se sont sacrifiées au service de la maison.

Le rituel de chance du nouvel an. Le dernier jour de l’année, on lance une poignée de graines de soja dans chacune des pièces de la maison, avant de les balayer et de les jeter par la fenêtre. Cela permet de se débarrasser de toute la malchance subsistant de l’année écoulée et de préparer la maison à recevoir de la chance pour l’année à venir.


La Vie, la Mort et le reste


L'unification des différents courants religieux qui existaient avant la Chute des fondateurs de l'Empire ou que leur arrivée contribua à créer peut sembler confuse mais apparemment, elle participe bel et bien d'une réalité globale unique et cohérente à ce qu'il semble.

La vison courante des choses

Lorsque la vie d'un mortel se termine, son âme quitte le Ningen-Do, le monde des humains. Elle se rend auprès de la fortune Emma-O, le Juge des Morts, qui résiderait dans le pays des morts que l'on nomme couramment le Jigoku. Emma-O attribue à chaque âme le châtiment approprié à ses manques durant son existence d'être vivant.

Une fois que l'âme défunte a accompli sa punition, elle est autorisée à se réincarner, sa nouvelle vie mortelle étant la conséquence des fautes de sa vie antérieure qu'elle a oubliée.

Les âmes les plus méritantes ou qui ont accompli leur destinée quittent ce cycle et deviennent des ancêtres qui continuent à veiller sur leurs descendants.

Les âmes qui refusent d'accepter leur mort, qui s'estiment lésées ou qui s'égarent demeurent dans le Ningen-Do sous forme de fantômes et persécutent leur famille, agressent les voyageurs ou tentent vainement d'accomplir quelque chose qui leur permettra de reprendre leur route. En particulier, les défunts qui n'ont pas de famille ont plus de chances de s'égarer car les prières de leurs proches ne les soutiennent pas sur la route vers leur prochaine vie ou lorsqu'ils tentent de rejoindre les Ancêtres.

La vision des théologiens

Cependant, les shugenja et les moines disent que cette croyance répandue est inexacte car incomplète. En premier lieu, le royaume des morts n'est pas le Jigoku bien que ce terme soit utilisé également dans ce sens. Le véritable Jigoku est un enfer chaotique et insensé duquel sont originaires les oni, les esprits démoniaques. C'est là que Fu Leng a abouti lors de la Chute des Cieux. On pense que les morts qui sont assez mauvais pour se retrouver dans le Jigoku sont très peu nombreux et surtout des adeptes de la magie du sang ou des adorateurs du mal.

Les âmes défuntes transitent en fait par le Meido, le Royaume de l'Attente ou elles sont jugées par Emma-O. Puis, elles se voient envoyées vers leur châtiment avant d'être autorisées à se réincarner ou à rejoindre le Yomi, le Royaume des Ancêtres Bénis.

Jigoku ou Jigoku ?

En dehors des érudits et des religieux, peu de rokugani maîtrisent ces concepts et la tendance générale est de simplifier à l'excès : les défunts se rendent auprès du juge suprême avant de pénétrer dans le royaume des morts ou ils seront punis et préparés à leur vie future. Pour la plupart des paysans ou des gens incultes, le terme de "Jigoku" ne désigne pas seulement l'enfer mais en fait le royaume des morts dans lequel on confond le lieu d'attente et celui du châtiment avec le royaume des démons. Nombre de samurai adoptent également ce point de vue simplificateur. Employer le mot "Jigoku" en soi n'est donc pas forcément terrifiant ou inquiétant. La nature exacte des royaumes spirituels est en fait de peu d'intérêt pour la majorité des vivants. Par contre, l'Outremonde lui est bien présent et vaut tous les Jigoku des sermons religieux…

Réincarnation et Ordre Céleste

Une fois que les âmes défuntes ont accomplies leur punition, elles perdent le souvenir de leur vie passée et renaissent à nouveau comme mortels. Dans l'absolu, selon les fautes et les manques de ses vies précédentes, un humain peut renaître dans une position analogue à celle de sa vie antérieure ou très différente. Les animaux sont ainsi considérés comme des âmes humaines réincarnées particulièrement médiocres. Les eta ou les hinin sont à peine mieux considérés, surtout parce qu'ils sont bel et bien humains. Les heimin ont un sort plus enviable et enfin les enfants qui naissent dans la caste des samurai ont certainement eu des existences relativement correctes et même honorables bien que leurs vertus n'aient pas été jugées suffisamment élevées par le juge des morts, Emma-O.

Ainsi, la vie de chacun est conditionnée par son karma, par le poids de ses actes passés. Celui qui naît parmi les eta pourra peut-être un jour dans une vie future rejoindre le Yomi s'il se comporte comme il faut alors que celui qui naît samurai et néglige les obligations de sa caste peut très bien se retrouver dans une position bien moins enviable la prochaine fois.

Lorsque tout ce que les puissances célestes attendaient d'une âme précise a fini par s'accomplir à travers une multitude de vies, Emma-O lui laisse alors le passage vers le Yomi. Bien que le juge des morts ne se laisse pas fléchir par ceux qu'il a pour tâche de punir, il prend cependant en compte l'idée que se font des défunts ceux qui sont encore vivants.

Ainsi, Emma-O considérera avec une certaine attention les défunts dont la cérémonie funéraire fut particulièrement sincère ou grandiose ainsi que ceux que leurs descendants continuent à louer avec constance pour leurs actes passés. Emma-O a l'éternité devant lui et si certaines âmes peuvent être jugées en un clin d'œil, d'autres attendront des années ou des siècles avant de poursuivre leur route. Prier pour ses ancêtres n'est donc pas seulement un moyen de se concilier leur bienveillance comme on l'a déjà vu mais aussi de leur donner un petit coup de pouce pour qu'ils aient davantage de chances d'arriver à bon port ou que leur châtiment soit un peu allégé.


La cohabitation du Tao de Shinseï, du culte des Kami et du Kojiki


Avant que les Kamis ne tombent du Royaume des Cieux, les humains avaient déjà un système de croyance. Ils croyaient aux Fortunes. Ce groupe se divise comme dit plus haut en Fortunes majeures et Fortunes mineures. Les Fortunes majeures n’interviennent pratiquement pas directement dans le monde des Mortels, mais elles sont tout de même révérées, car elles sont au sommet du panthéon fortuniste. Les autres Fortunes sont elles révérés pour un aspect particulier. Ainsi, on voue un culte à la Fortune des champs, afin que la récolte soit bonne. On craint plus les Fortunes mineures, puisqu’elles peuvent plus facilement intervenir à Rokugan.

Puis vinrent les Kamis et rapidement le Tao de Shinsei. Le Tao permit aux shugenjas d’abandonner la magie du sang au profit de la magie élémentaire des kamis. Toutefois, cela apportait un autre changement : la mise en place de l’Ordre Céleste, qui ne reconnaissait pas les Fortunes. Ce culte se base sur le respect du aux kamis qui composent les cinq éléments.

Hantei Genji, fils du Kami Hantei, pour éviter un conflit entre la religion traditionnelle et la nouvelle, décréta la fusion des deux. Ainsi on inclut les Fortunes dans le schéma de l’Ordre
Céleste, à niveau égal avec les Dragons. Ainsi, les paysans remercient pour leur récolte les
Kamis de la Terre mais également la Fortune des Champs et celle des Récoltes.


Le culte des Kamis


Chacun à leur manière, les Kami fondateurs guidèrent leur Clan respectif vers la grandeur. Chacun forgea son Clan à sa propre image, en prenant pour base les talents et les vertus en lesquelles il ou elle croyait le plus. Le savoir et la sagesse que les Kami prodiguèrent au monde changèrent sa face à tout jamais, et le peuple de l’Empire d’Émeraude doit toutes ses réussites à leurs conseils.

Conscients de cela, les habitants de Rokugan ont institué la religion formelle des Kami pour matérialiser ce respect et cette gratitude. Il y a bien longtemps, les Rokugani ont commencé à bâtir des sanctuaires dédiés aux Kami de chacun de leur Clan, et tous les membres de chaque Clan font régulièrement des prières à leur divin fondateur. En plus d’être des sites sacrés voués aux Kami, ces sanctuaires rendent hommage aux autres héros légendaires des Clans. Pour les Rokugani, honorer la mémoire des plus importants héros de son propre Clan au même titre que leur Kami fondateur n’apparaît pas comme une forme d’irrespect envers ce dernier. Au contraire, adorer à la fois le Kami et les autres ancêtres du Clan c’est honorer les mortels d’exception ayant agi selon les attentes de leur fondateur. Par conséquent, le fait d’honorer le Kami d’un Clan est une tradition étroitement liée à la très ancienne pratique du culte des ancêtres.

En général les Rokugani n’honorent que le Kami ou les ancêtres de leur Clan. Par exemple les temples et sanctuaires en l’honneur d’Akodo et des héros légendaires du Lion se trouvent sur les terres de ce Clan. Dans les domaines des autres Clans, le nom d’Akodo est toujours respecté, mais aucun autel est bâti pour lui rendre hommage. Toutefois, insulter le Kami fondateur d’un autre Clan constitue une grave offense. Il est également courant d’invoquer le Kami célèbre dans un domaine particulier lorsque l’on essaye de réussir dans une entreprise particulière : les artistes ont ainsi l’habitude d’invoquer le nom de Dame Doji.


Le Shintao


Après la disparition de Shinsei (voir la partie sur la Création du Monde), Shiba retranscrivit fidèlement l’enseignement de Shinsei, le compulsant dans l’œuvre connue sous le nom de Tao de Shinsei. Il apporta ses rouleaux à la famille Isawa, et pendant les nombreuses années qui suivirent, les sages du Clan du Phénix étudièrent méticuleusement les textes, et aucun ne put trouver de failles dans ces enseignements. Même les plus conservateurs, ceux qui étaient de prime abord opposés aux révélations que dévoilait le Tao, ne pouvaient nier que le texte contenait des mystères ayant jusqu’alors échappés à l’humanité.

Par conséquent les secrets découverts dans ce texte révolutionnèrent presque immédiatement la façon dont les shugenjas s’entretenaient avec les kamis. Bientôt les Isawa abandonnèrent la magie primitive du sang au profit d’une nouvelle forme de magie calquée sur les révélations de Shinsei au sujet de l’Ordre Céleste. Dans sa sagesse, Shiba jugea que le Tao de Shinsei était trop important pour être gardé secret, aussi s’assura-t-il que chacun des Clans Majeurs dispose de sa propre copie. En retour, les sages de chaque Clan Majeur étudièrent et adoptèrent le Tao de Shinsei, qui est aujourd’hui le plus important texte religieux de tout l’Empire.

Alors que le nouvelle religion se développait, une rivalité naquit avec l’ancienne religion, le culte des Fortunes. Craignant que le fossé qui séparait l’ancienne religion de la nouvelle provoque des dissenssions au sein du peuple, Hantei Genji signa un Edit Impérial qui fusionnait officiellement les deux cultes. L’Empereur prit soin de s’assurer que les deux religions s’associent en une seule structure philosophique institutionnalisée, le Shintao.

Même aux premiers jours de l’Empire, les deux cultes avaient déjà établi un bon nombre d’autels et de temples dans toutes les provinces de Rokugan, et une des conséquences majeures de l’Édit de l’Empereur fut que les deux systèmes monastiques se mêlèrent pour donner naissance à la Confrérie de Shinsei. A ce jour, la Confrérie, un groupe de moines fort vaste et extrêmement important, continue de diriger cet important réseau.

Bien que la Confrérie de Shinsei fut encore jeune, il devint bientôt évident que l’organisation ne serait jamais un groupe homogène. Pour commencer, les moines de la Confrérie devaient trouver les moyens de faire coexister deux philosophies bien différentes. Ils devaient respecter le vieux Culte des Fortunes et toutes les traditions liées à cette religion, et le lier aux enseignements que comprenaient le Tao de Shinsei.

L’interprétation du Tao entraîna également des divergences, puis des philosophies différentes, et peu à peu se formèrent des groupes aux opinions tout à fait différentes concernant le sens profond du Tao. Ainsi, au lieu de créer un ordre monastique unique dont les membres auraient adopté la même philosophie, les moines de la Confrérie donnèrent naissance à plusieurs sectes. La Confrérie est devenu une coalition de sectes aux approches variées, mais qui restent unies dans un but commun : apporter la paix et l’harmonie au monde tout en cherchant à atteindre l’illumination.

Les disciples du Shintao croient aux enseignements de Shinsei. Ils étudient le Tao du Petit Maître, interprètent le sens de ses paroles et font de leur mieux pour suivre ses enseignements. Selon Shinsei, la base de l’univers Rokugani, ce sont les cinq éléments de base : l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre, mais aussi l’Elément qui reste le moins facile à appréhender, le Vide. Dans sa sagesse, le Petit Maître enseigna au peuple de Rokugan que tout, dans l’univers, était composé de ces cinq éléments.

Le principe de base du Shintao, c’est que toute chose, aussi triviale gut elle, fait non seulement partie de l’univers, mais se positionne également comme une pièce d’un tout bien plus grand. Le Shintao apprend donc aux hommes à vivre en harmonie avec le monde qui les entoure, à respecter la nature, leur environnement, aussi bien qu’à chercher l’harmonie de l’âme. Comme Shinsei était un homme de paix et un érudit, nombre de ceux qui embrassent la voie du Shintao sont également des sages et des pacifistes, voire même des mystiques.

Et les shugenja dans tout ça ?

Grâce à l’enseignement de Shinsei, les shugenja changèrent leur manière d’aborder les kami, les esprits élémentaires qui abritent en toute chose, et apprirent non seulement à communiquer avec eux pour les convaincre de faire ce qu’ils demandaient, mais également à les respecter pour ce qu’ils étaient : des éléments essentiels et complexes de la trame de l’univers.

Le shintao demeure une source de méditation et d’inspiration pour tous les shugenja. Par la dévotion et la pratique du Shintao, un shugenja peut accroître sa compréhension des kami et renforcer les liens qu’il entretient avec eux. En fait, en traitant les kami comme d’honorables alliés, le shugenja parvient à les convaincre d’alimenter ses sorts et de créer des effets aussi simples que d’éteindre la flamme d’une bougie ou aussi dévastateurs qu’un tsunami.

L'Illumination

L'Illumination est une notion apportée à l'Empire par Shinsei qu'il est difficile de résumer.

Une âme bien vivante peut atteindre l'illumination à partir du moment ou elle découvre sa véritable nature et sa place dans l'ordre des choses. La sincérité dans ses actes, le respect de l'univers spirituel et des autres hommes, la lucidité envers soi-même, la sérénité obtenue par la méditation sont autant de balises sur cette route qui n'existe pas vraiment. Il n'y a pas de réelle "recette" pour atteindre l'Illumination et si de nombreux moines pensent que Shinsei était lui-même illuminé, il en existe autant qui prétendent qu'il a simplement tenté d'expliquer une voie que lui-même était en train de suivre.

Une très belle métaphore sur le moyen d'obtenir l'illumination est fréquemment citée par les érudits ou les moines. On raconte que lors de l'entretien que Shinsei eut avec Hantei, le premier Empereur lui demanda à un moment de l'aider à trouver l'illumination. "Je ne peux pas" lui répondit Shinsei "Mais pourtant, vous l'avez atteinte, non ?" interrogea l'empereur. "En quelque sorte" répondit le Petit Maître" et je sais comment j'y suis parvenu. Mais je ne sais pas comment vous y parviendrez".
L'Illumination est censée transcender l'homme de son vivant mais cela n'est pas forcément visible. Ainsi, nul ne sait si parmi ceux qui se prétendent parfois illuminés certains le sont vraiment ou pas. De toute manière, l'illumination n'apporte rien de particulier au vivant si ce n'est qu'il est enfin conscient de sa véritable nature. On admet couramment que cette découverte modifie considérablement le karma de l'âme mortelle et qu'après sa mort, l'Illuminé atteindra très certainement le Yomi quand bien même la Roue Céleste lui aurait normalement attribué une destinée toute autre. Le seul bénéfice de l'Illumination est d'ordre spirituel. Peut-être…

Mais dans l'absolu, nul n'en est certain. Shinsei a disparu depuis mille ans et même si l'on admet la validité de ses enseignements, nombreux sont ceux qui considèrent cette quête comme futile car sans objet. D'autres prétendent que plus on cherche l'illumination et plus on est assuré de ne jamais la trouver. Enfin, certains ne voient dans l'Illumination qu'une parabole, censée aider les gens à supporter leurs vies en espérant quelque chose de meilleur.

Peut-être que l'Illumination peut offrir une possibilité à une âme quelconque ou médiocre de "brûler les étapes" dans le grand cycle de la réincarnation ? Peut-être qu'elle ne vient qu'à ceux qui y sont prêts et qu'elle leur offre une destinée distincte de celle des autres âmes ? Peut-être tout simplement qu'elle n'existe même pas


Le Kojiki et le Culte des Fortunes


Si l’on en croit bien des sages, le Culte des Fortunes naquit à l’origine dans la cité perdue de Gisei Toshi. Cette cité antique, bâtie et entretenue par le grand sorcier Isawa et sa tribu, a depuis longtemps disparu de nos jours, mais elle occupe une place importante dans le patrimoine historique du Clan du Phénix.

Cette religion se concentrait sur des entités simplement nommées les Mille Fortunes. L’ensemble comprenait Dame Soleil et Sire Lune, les Sept Fortunes, ainsi que les innombrables autres Fortunes mineures qui habitaient chaque endroit du monde connu, qu’il s’agisse du cœur froid d’une pierre, des profondeurs ténébreuses d’un fleuve, du pétale délicat d’une fleur ou du fil tranchant d’un couteau. Ce type de religion était connu sous le nom de « voie des dieux », et pendant d’innombrables années ce fut la seule que l’humanité connaissait. L’Empereur a le droit d’accorder à un mort d’être une Fortune. Leurs noms sont regroupés dans le Kojiki, un ouvrage hérité du clan du Phénix et des premières religions humaines.

Bien qu’il existe littéralement des milliers de Fortunes, toutes n’ont pas le même pouvoir et la même influence sur le Royaume des Mortels. Dame Soleil et Seigneur Lune sont les plus puissantes des Fortunes, suivies ensuite par les 7 Fortunes majeures. Elles disposent de temples et de sanctuaires dans tout l’Empire, et nombre d’heimins comme de samouraïs leur offrent leur respect quotidiennement. Dans les villages qui ne peuvent se permettre d’entretenir une communauté monastique ou un temple, les villageois s’occupent avec dévotion de petits autels dédiés aux Fortunes.

Si l’on adore les Fortunes, c’est par respect et non par crainte, et personne a Rokugan ne croit que les Fortunes Majeures accorderont immédiatement leurs bienfaits à qui les honorent. Il en va de même pour les êtres que l’on surnomme les Fortunes mineures. Bien moins puissantes que les Sept, plus détachées du monde des mortels, les Fortunes mineures sont également plus proches des hommes.

Les Fortunes mineures, et leurs homologues moins puissants les mikokami, font en réalité partie de tout ce qui entoure les mortels. Les mikokami habitent chaque objet, et chaque pierre, plante, outil, mur, ruisseau, arme ou montagne contient donc un de ces esprits de rang inférieur. Quand un heimin abat un arbre pour bâtir une maison, il offre une prière de remerciement à l’esprit de l’arbre qui donnera un toit à sa famille. Il remerciera même parfois l’esprit de la hache qu’il a utilisé.

Il existe des différences importantes entre les Fortunes mineures et les mikokami. Les plus puissantes de ces entités, les êtres souvent considérés comme des Fortunes mineures, sont tout à fait différents de simples esprits de la nature. Ces Fortunes mineures ont plus de pouvoir, mais elles se distinguent également en étant associées à un domaine particulier de la vie quotidienne. Par exemple, un mikokami qui vit dans le parchemin sur lequel on a écrit un poème important peut avoir un certain pouvoir sur le message ou la création d’une œuvre particulière, mais Tengen, Fortune mineure de l’écriture de l’art et de la littérature, influence toutes les œuvres littéraires.

Si elles ne reçoivent pas les mêmes honneurs que les Sept Fortunes, les Fortunes mineures n’en sont pas moins régulièrement vénérées. Ainsi Musubi-no-kami, Fortune du mariage, est adorée par les familles de ceux qui projettent de se marier tandis que Suitengin, Fortune de la mer, reçoit les prières des marins.

Et les shugenja dans tout ça ?

Les shugenja entretiennent une relation particulière avec les mikokami, dans la mesure où les esprits de la nature sont essentiels au fonctionnement de leur magie. Plus encore que les autres Rokugani, les shugenja sont conscients de l’existence des esprits des éléments. A noter que les shugenja adeptes du Culte des Fortunes adorent aussi bien les Fortunes mineures que les Majeures.

Comme la plupart des paysans et des samouraï, les shugenja se rendent dans les temples et sanctuaires consacrés aux Fortunes Majeures aussi souvent que possible, et leur adressent des prières tous les jours. Bien qu’ils se sentent plus proches des mikokami que des Fortunes Mineures, les shugenja sont tout aussi succeptibles de prier une Fortune mineure que d’honorer une Fortunes Majeures. En fait, quand ils lancent leurs sorts, les adeptes du Culte des Fortunes prennent grand soin de remercier au moins une Fortune mineure en plus des esprits de la nature spécifiques qu’ils ont invoqués.

Les Sept Fortunes Majeures :

- Benten, fortune de l’amour romantique
- Daikoku, fortune de la richesse
- Ebisu, fortune du travail honnête
- Bishamon, fortune de la force
- Hotei, fortune de la satisfaction
- Jurojin, fortune de la piété, des soins et de la longévité
- Fukurojin, fortune de la sagesse.

Quelques Fortunes Mineures :

- Hantei Jimmu Tenno, fortune du monde invisible des esprits
- Zocho, vent du sud
- Jikoju, vent d’est
- Komoku, vent de l’Ouest
- Tamon, vent du Nord
- Megumi, fortune de la conduite héroïque
- Inari, fortune du riz et des renards
- Osano-Wo, fortune du feu et du tonnerre
- Suitengu, le gardien des eaux
- Tenjin, fortune de l’écriture et de la littérature
- Sudaro, fortune de la persévérance
- Tsukune, fortune de la renaissance.
- Yu Weh, fortune de l’Acier et des forgerons.
- L’anonyme fortune de l’ironie
- Jizo, fortune de la miséricorde.
- Ekibyogami, fortune de la maladie et de la pestilence
- Musubi-no-kami, fortune du mariage.
- Hotogitsu, l’oiseau de la chance
- Emma-o, fortune de la mort et juge du monde souterrain.
Toyouke-Okikami, fortune du bon grain.
- Isora, fortune des rivages
- Kaze-no-kami, fortune du vent.
- Kenro-ji-jin, fortune de la Terre
- Kojin, fortune de la cuisine.
- Koshin, fortune des routes.
- Kuroshin, fortune de l’agriculture.
- Sengen, fortune du mont Sengen.
- Uzume, fortune de la danse.
- Xian, fortune de la fidélité.
- Fudo, fortune des flammes et de l’astrologie
- Ko-no-hama, fortune des fleurs.
- Jigami : terme général pour la fortune du fondateur d’un village ou le premier paysan.
- Okuni-noshi, fortune de la médecine et de la magie.
- Ryujin le dragon, fortune des eaux profondes
- Kisada, fortune de la persistance
- La fortune de la pierre (son nom a été oublié)
- Natsu-togumara, fortune du voyage et de l’expérience
- Hofukushu, fortune de la vengeance.
- Sadahako, fortune des geishas et des artistes (l’édit de Hantei VII est considéré comme un fable, mais le Clan du Scorpion lui rend hommage. On ne possède pas de preuves pour infirmer ou confirmer).
- Hamanri, fortune de la compassion et du pardon
- Hujokuko, fortune de la fertilité.
Etc…